Nous retrouvons une nouvelle fois James Ivory, toujours accompagné de son fidèle producteur Ismail Merchant, en 1984, dans une fresque historique dépeignant non pas la bourgeoisie anglaise (pour une fois) mais américaine et plus précisément, comme son titre l'indique, bostonienne.
Nous y suivons les aventures d'une féministe qui prend sous son aile une jeune femme qu'elle rallie à sa cause mais à laquelle elle s'attache surtout énormément. C'était sans compter sur son cousin, qui ne partage pas vraiment les idées féministes des deux femmes, qui s'éprend également de la jeune femme.
Alors, tout de suite comme ça, c'est vrai que l'on pourrait croire à un film blâmant le féministe puisqu'il y est surtout perçu au travers d'une femme acariâtre et lesbienne qui déteste les hommes. Et c'est un peu vrai, certes, seulement si on ne regarde le film qu'en surface. Car en vérité, nous sommes plus proches des thèmes qu'abordera plus tard "Chambre avec vue" qu'autre chose. Effectivement, contexte mis à part, nous retrouvons une jeune femme qui s'éprend d'un homme mais qui ne peut vraiment poursuivre la relation au grand jour à cause d'une dame plus âgée par qui elle est chaperonnée.
Ainsi, bien-sûr que le contexte est ici très important puisque l'on peut y voir de quelle manière les droits des femmes étaient bafoués mais surtout perçus à cette époque mais je le vois surtout comme une excuse pour pouvoir développer une histoire d'amour presque impossible. Et Ivory, il aime bien ce genre de choses, comme le fait d'étaler son histoire sur plusieurs années et d'y développer beaucoup (trop) de personnages.
Mais ici, je dois bien avouer que j'ai eu beaucoup de mal, en tout cas beaucoup plus que les autres, car je trouve le rythme mauvais. Alors, les films du réalisateur ne sont pas vraiment connus pour leur dynamisme mais, en général, on se laisse porter par l'ambiance très chaleureuse et les personnages attachants. Ici, même si nous retrouvons cette ambiance victorienne, l'aspect chaleureux n'y est plus vraiment, peut-être dû au fait que l'histoire se déroule aux États-Unis et non dans un petit cottage anglais, je ne sais pas vraiment à vrai dire et puis le film peine à captiver son audience, tout simplement !
"Les Bostoniennes" n'est donc pas mauvais, loin de là, mais ce n'est clairement pas mon préféré du réalisateur.