L'année 2014 commence bien pour Christian Bale. Le voici dans un drame extrêmement noir où il campe Russ Baze, l'un des mecs les plus badass vus sur un écran. Les Brasiers de la Colère, co-écrit et réalisé par Scott Cooper (l'auteur de Crazy Heart), raconte plusieurs histoires intégrées en une trame limpide filmée de très près, de manière quasi-documentaire. Une séquence d'intro qui met mal à l'aise, une photographie à la fois sale et éclatante, un décor vieux et rouillé, le film démarre...
Russ vit dans une ville pourrie du Nord-Est des États-Unis, travaille dans une usine et passe tranquillement son existence entre sa copine, son jeune frère Rodney (Casey Affleck) traumatisé de l'Irak et ses petites habitudes peinardes. Un soir, après avoir un peu trop bu, il tue un gosse sur la route. Case prison. Il ressort. Sa copine l'a plaqué, son père est mort et Rodney fait des combats de rue pour payer ses dettes. Mais ce dernier s'engage auprès d'un redneck peu fréquentable (Woody Harrelson). Le film a déjà bien commencé et notre regard ne détourne pas le long-métrage qui nous a depuis une heure aimanté l'iris. Des histoires comme celles-ci on en a vu des tas, similaires du moins. Et pourtant c'est concret : on en prend plein la tronche.
Christian Bale laisse exploser son charisme comme jamais, dévorant l'écran avec sa simple présence et sa voix fatigué, bouleversant à des moments, effrayant à d'autres. Casey Affleck est ici comme une nouvelle révélation ; qu'on lui donne un Oscar merde ! Woody Harrelson est comme toujours parfait, un connard de première, celui qu'on a pas envie de faire chier. D'autres personnages sont là, comblant ce face-à-face lent, violent, terriblement accrocheur. Les Brasiers de la Colère, c'est une histoire d'amour, une histoire fraternelle, une histoire de vengeance, une histoire de rédemption, une histoire poignante, flamboyante, désenchantée pour un film impressionnant qui fera longtemps parler de lui.