Dans les années 90/2000, la mode était à l’adaptation au cinéma des séries TV d’enfance de Papa & Maman. Bon nombre de feuilletons des années 60/70, voire début années 80, se sont ainsi retrouvés propulsés sur grand écran. Avec une qualité très variable. Ironie de l’histoire, la tendance s’est inversée dans les années 2010, de nombreux films plus ou moins connus se retrouvant transformés… en série !
Mais revenons aux années 2000. Même la France cède à la mode, reprenant quelques-unes de ses séries, avec plusieurs gros ratages à la clé. Nageant au-dessus de la mêlée, on retrouve ces « Brigades du Tigre ». Que je serai bien incapable de comparer à la série d’origine, n’en ayant jamais vu un seul épisode.
L’intrigue se déroule en 1912, et c’est la première qualité du film, qui exploite des éléments historiques. Bandits anarchistes menés par Jules Bonnot, emprunts russes, veille de la Première Guerre Mondiale, révolutions à venir en matière de lutte criminelle : le scénario a de la couleur. Dommage qu’il la gâche un peu avec des éléments capillotractés ou des facilités passagères.
Néanmoins le film se construit une ambiance plutôt sympathique. Une jolie photographie, des décors convaincants, une BO élégante, un mélange d’humour bon enfant et de séquences plus noires. Et à défaut d’exploiter pleinement ses acteurs, Jérôme Cornuau a tout de même sous la main une distribution charismatique, là encore fortement estampillée 2006 !
Clovis Cornillac, inévitable dans le paysage cinématographique français de l’époque. Le belge Olivier Gourmet, que l’on voyait aussi un peu partout en second rôle. Edouard Baer, sur la pente montante. Et de bonnes têtes comme Diane Kruger ou Jacques Gamblin.
Tous donnent du corps à cette adaptation, et compensent le montage pas toujours adroit des scènes d’action.
Ainsi, sans révolutionner le polar d’époque, « Les Brigades du Tigre » se laisse davantage regarder que sa concurrence.