Souffler le Shaw et l'effroi
Comment on appelle un sous-western anglo-espagnol qui se prend pour du spaghetti ? Un western paëllo-fish and chips ? Quelque chose comme ça...
Une chose est certaine, ça ne peut pas donner quelque chose de propre, surtout si c'est supposé se passer au Mexique en plein bordel révolutionnaire...
Les Aventuriers de l'Ouest sauvage, titre officiel et parfaitement abscons, est un joli exemple de ce que l'édition peut avoir de bien putassier parfois... Pas même de V.O., une copie recadrée, et rien d'autre que son casting à demi prestigieux pour attirer le pékin innocent qui passait sans demander son reste...
D'abord, Robert Shaw en héros ténébreux, même avec la robe de bure, ça ne peut pas marcher, c'est ballot, avec ce charisme de colin congelé, c'était pourtant prévisible... Par contre Telly Savalas en brute sadique, Martin Landau en renégat, Al Lettieri un gros pourceau et Fernando Rey en vieil aveugle, ça fonctionne, rien à dire. Stella Stevens, de son côté, c'est presque pas de sa faute, mais le rôle de la veuve vengeresse accompagnée d'un cercueil vide pour y déposer le corps de l'assassin de son époux, ça me fait bâiller avant même que le faux muet qui l'accompagne ne fasse sa première victime...
Donc, du bien sale au final : une ville terrorisée par des brigands, des troupes officielles toutes puissantes, un mystérieux libérateur, un passé douloureux, des exécutions sommaires par dizaines, des rôles féminins laissés pour compte, le soleil, la soif, la poussière, et Savalas qui n'arrive vraiment pas à rester habillé plus de deux minutes...
Bien crade, et avec une histoire inepte, forcément, du coup, je vais avoir du mal à vous encourager à voir ça, moi... Et puis, question tragique : est-ce que j'ai le droit de le foutre dans ma liste de westerns spaghettis ?