Ce film m'a été présenté, avant visionnage, comme un film esthétique. Si on doit chercher là sa qualité première, on risque d'être déçu. Oui, il y a de belles images de l'Afrique, mais le montage est si nerveux (oui, osons le mot) et incohérent qu'on ne comprend pas vraiment ce que Giraudeau veut montrer. Les plans se succèdent sans cohérence et perdent plus le spectateur qu'ils ne le plongent dans la contemplation.
A plusieurs reprises, je me suis dit, au visionnage : "mais putain pourquoi il ne reste pas plus longtemps sur ce plan qui se suffit à lui-même ? Pourquoi ce montage à la Squeezie qui enchaîne les plans, de peut d'ennuyer peut-être ?" C'est juste chiant. On a l'impression que Giraudeau avait beaucoup d'images en stock et qu'il fallait absolument toutes les montrer. Gâchis.
Venons-en à l'histoire désormais. Présenté comme une ode à la différence, ce film est en fait la version touche pas à mon pote de la tolérance telle que l'aurait promue le PS de Jack Lang. Mention spéciale à la relation incestueuse entre le personnage principal et sa fille adoptive, et néanmoins esclave, âgée de quinze ans à peine. Le film veut tellement faire passer son message qu'il le fait répéter à ses personnages : "pensez à écrire un traité sur la tolérance hein". Que c'est lourd.
Pourtant, on ne passe pas un mauvais moment devant Les caprices d'un fleuve. Les images, bien que montées n'importe comment, restent belles. Et il y a un certain plaisir à traverser la période révolutionnaire dans une Afrique relativement à l'abri des bouleversements politiques en France. Mais c'est tout.