Si l’on fait un parallèle avec le cinéma et sa création, le cartoon est arrivé relativement vite à se frayer un chemin et à s’imposer, notamment en tant qu’avant-programme dans les salles de cinéma où étaient projetés, aussi bien les actualités que les films.
Leur âge d’or se situe entre les années 30 & 50, lorsque Hollywood avait la mains mise dessus et que chaque major, voulant surfer sur le succès de son concurrent, créant sa propre structure d’animation ("Merrie Melodies" pour la Warner, "Silly Symphonies" pour Disney ou encore "Happy Harmonies" pour la Metro-Goldwyn-Mayer).
Sauf qu’à l’époque, l’animation n’était pas cantonnée qu’aux enfants ou préados, une large part des productions avait comme public cible les adultes, raison pour laquelle les cartoons de l’époque étaient très orientés sur la provocation et les caricatures. Les animateurs jouissaient d’une (trop) grande liberté et les majors avaient tendance à fermer les yeux. Si bien que très rapidement, les caricatures ont viré aux grotesques et sont devenues purement et simplement racistes.
Des dessins racistes avec tous les stéréotypes raciaux possibles et imaginables (qui étaient tolérés à l'époque) pour représenter des juifs ou des noirs (ces derniers étaient dépeints comme des cannibales ou des esclaves). Ces caricatures d’un autre âge étaient légion à l’époque et il n’était pas rare d’en retrouver dans des cartoons tels que Félix le Chat, Woody Woodpecker ou encore Oswald le lapin chanceux. Le film fait même référence à des productions Disney telles que Dumbo (1941) ou encore Mélodie du Sud (1946), ce dernier étant tellement controversé qu’il n’existe à ce jour, aucune édition DVD, seule subsiste une version VHS. Enfin, il est aussi question de Mickey qui fait un blackface dans Mickey's Mellerdrammer (1933) et de la série animée Tom et Jerry avec son personnage de "Mammy Two Shoes".
D’une durée de 60min, le film est scindé en deux parties, la première s’intéresse aux caricatures raciales présentes dans d’innombrables cartoons qui sont pour la plupart bannis, censurés ou tout simplement interdits à la vente et la seconde, à la façon avec laquelle les studios ont participé à l'effort de guerre (pendant la Seconde Guerre Mondiale et après l’attaque de Pearl Harbor) en réalisant des films de propagande dénigrant aussi bien les allemands que les japonais.
Les Cartoons bannis (2022) de Michel Lerokourez s’avère très didactique, peut-être trop même, il y a tellement d’informations sur un si court laps de temps que l’on a à peine le temps d’en digérer une qu’il faut déjà encaisser la suivante.
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