Le mot casse-pieds n'est pas précisément utilisé ici, d'autant qu'il ne constitue pas le titre original de la comédie ("Parade du temps perdu", sans doute pas très évocateur). Noël-Noël parle de raseurs et de fâcheux au long d'une curieuse conférence qu'il présente dans son propre rôle à travers 14 sketches qui illustrent le thème.
Jean Dréville est commis à la réalisation du film, dont le sujet et les dialogues sont de Noël-Noël et dont on reconnait le trait d'esprit savoureux. On trouve des séquences vraiment amusantes où la qualité du texte, l'imagination facétieuse de l'auteur rencontrent son talent de comédien subtil.
Dans la plupart des petits sujets mis en scène, Noël-Noël joue lui-même la victime des désagréments que lui causent des importun(e)s et connaissances dans la rue, au téléphone ou en voiture (un peu de misogynie dans sa représentation d'une femme au volant?). Sur nos petits travers de raseurs, l'auteur a le sens de l'observation, caustique et semblable à celui dont l'écrivain Pierre Daninos fera preuve dans ses satires comportementales.
La mise en scène est plutôt singulière. Les saynètes sont lancées par le conférencier ou composées au moyen de différents "médias" de l'époque: marionnettes ou bande dessinée, télévision ou théâtre, cinéma bien évidemment avec de multiples et astucieux petits trucages.
Trois ans plus tard, Noël-Noël tourne lui-même "La vie chantée", une autre comédie bien originale et spirituelle dans un autre registre. A voir si vous avez aimé "Les casse-pieds".