Avec The Horse Soldiers, John Ford s’attaque à la guerre de Sécession à partir d’une histoire réelle. Celle du colonel Benjamin Grierson (nordiste) qui fit avec sa troupe un parcours allant du Tennessee à la Louisiane, en territoire ennemi pour y détruire des voies de chemin de fer et affaiblir le sud.
Ford raconte l’histoire à sa façon, c’est-à-dire comme un conteur qui sait rendre captivante son histoire et nous attacher à ses personnages employant tour à tour le ton de l’humour et de la tragédie. Cette page de l’histoire des USA nous est racontée à l’échelle des personnages que Ford met en scène : le colonel Marlowe (John Wayne), le médecin-major Henry Kendall, Hannah Hunter une jeune bourgeoise sudiste qui se trouve embarquée dans ce périple bien malgré elle. Ces personnages donnent l’occasion à John Ford d’exprimer divers points de vue qui bien entendu s’opposent : le rapport aux hommes, aux blessés, les décisions à prendre face aux risques encourus.
Ces personnages embarqués dans une mission à haut risque, se heurtant les uns les autres, évoluent peu à peu et tout particulièrement le colonel Marlowe, soldat endurci dont la carapace se fissure par instants, mais également Hannah Hunter, sudiste convaincue qui finit par regarder autrement ces nordistes avec lesquels elle chemine.
A travers cette histoire, Ford valorise le Nord mais également le Sud en mettant en scène leur incroyable bravoure, tout particulièrement lors de la scène de l’attaque des cadets d’une école militaire sudiste.
Un western sans temps mort, portant la marque reconnaissable entre toutes de son réalisateur.