Comme un ours afghan
Luxuriante adaptation du roman de Kessel. Situé dans l'Afghanistan d'avant la guerre civile et l'invasion soviétique, le film est davantage qu'un grand spectacle hollywoodien à perdre Kaboul...
le 27 sept. 2019
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Le film de Frankenheimer réalisé en 1971 est tiré d'un roman de Kessel dont je ferai la critique bientôt.
L'histoire raconte la défaite d'un cavalier, Uraz, fils d'un éleveur de chevaux dans la montagne, Tursen, dans la grande épreuve du bouzkachi royal à Kaboul. Humilié par cette défaite, Uraz, gravement blessé à la jambe, veut rentrer chez lui avec son cheval en s'imposant une épreuve en empruntant le chemin le plus difficile. Contrairement à ce que ce très court résumé pourrait laisser entendre, le film ne se déroule pas au moyen âge mais plutôt dans les années 1960 avant la guerre avec l'URSS alors que l'Afghanistan était encore un royaume…
Le bouzkachi est un sport national dans ce pays. Il ressemble (de loin) à une sorte de polo à cheval sauf que la "balle", c'est un cadavre de veau et sauf que tous les moyens sont à peu près bons pour s'emparer du veau et surtout le conserver. Les coups de fouet sur le concurrent sont le moyen le plus sympa, mais pousser à la chute le concurrent, le plus efficace. Âmes sensibles donc, s'abstenir.
Pour la petite histoire, j'ai eu lu que le "veau" pouvait être remplacé par un cadavre de chèvre. Et même parfois, dans des temps peut-être un peu plus reculés, carrément par une tête humaine (d'un ennemi, cela va sans dire).
Mais revenons au film dont le grand intérêt est de décrire un univers très cloisonné et fort éloigné du nôtre. Au sommet de ce monde, il y a le cavalier qui fait corps avec son cheval qui est sa seule vraie richesse, au-dessous, il y a les serviteurs et les femmes ravalés à un rang proche des esclaves. Uraz ira jusqu'à traiter une femme qui le soignait d'"Intouchable". Quand le père, Tursen apprend que son fils a perdu le bouzkachi et est blessé, sa seule question est : oui, mais comment va le cheval ?
Le rôle du fils, Uraz, est assuré par Omar Sharif, très crédible en cavalier têtu, fier et courageux. Son rôle rappelle un peu le personnage de Lawrence d'Arabie.
C'est un Jack Palance, méconnaissable, qui joue le rôle du père qui a pratiquement droit de vie et de mort sur son petit monde. Mais Ursen est sur une pente déclinante. Aussi les relations père/fils tiennent plus de l'affrontement, l'un s'accrochant à son pouvoir, l'autre le dénigrant.
Mais ce qui est magnifique dans ce film, ce sont les paysages montagneux et arides que Uraz va traverser.
Mais la plus belle scène reste la scène d'entrée dans le film où les hautes montagnes et les vallées profondes sont présentées par une caméra (aérienne) avec des cavaliers juchés sur des promontoires et sonnant avec des trompettes ou des cornes.
C'est un film étrange et fascinant, qu'il serait difficile de tourner aujourd'hui en l'état, à cause des combats d'animaux.
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Créée
le 31 janv. 2021
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