J'aurais pu mettre un 6, mais ce film a quelque chose de très dérangeant qui m'est resté et m'a donc poussé à quelque peu élever ma note.
Plusieurs thématiques se superposent au fil du récit. On croit d'abord assister à un film qui se passera uniquement dans un tribunal avec des joutes d'avocats à la Procès Goldman ou à la Anatomie d'une chute mais très vite, on bascule dans autre chose : la vie de cette Kelly-Anne qu'on essaye de percer à jour jusqu'à la dernière minute.
Pascal Plante a fait des choix bien à lui, a mis en place un cadre assez étonnant, des personnages dérangeants, qui nous échappent toujours, qu'on ne comprend jamais totalement.
Ce film fait l'effet d'une porte qui grince dans la nuit. On se dit qu'on est en sécurité, qu'on n'a rien à craindre, mais en même temps, il y a cette petite voix qui nous susurre : "Et si... ?"
Plusieurs thèmes sont tour à tour traités : superficialité, obsession, voyeurisme, le capitalisme...
La musique est assourdissante, elle nous hurle dans les oreilles comme pour nous exhorter de quitter la salle de cinéma et joue ironiquement de concert avec le son des outils utilisés par le tueur en série mutique qui nous est présenté, Ludovic Chevalier.
Et puis, je dois dire que Les chambres rouges, dans un mouvement pourtant attendu, nous offre une scène qui m'a enfoncé dans mon siège tant elle était glaçante.
Cette scène restera sans doute comme une des plus prenantes de 2024 pour moi.
La réalisation, la musique, le jeu d'acteurs, le suspense, tout était réuni pour qu'on se prenne cette scène en pleine face et qu'on ressorte tout tremblant et déboussolés.
Les Chambres rouges n'est pas un film parfait, il est même un peu inégal, mais il parvient à nous marquer et à nous tenir en haleine, alors le pari est plutôt réussi.