Un fils à papa se lie d'amitié avec un voyou et une jeune femme (qu'ils ont sauvé d'un beau-père violeur). Ils sont épris de liberté, dans tous les sens du terme, et pour fuir leur quotidien ainsi que pour vivre à l'étranger, ils veulent faire chanter la maitresse du fils à papa afin qu'elle leur donne une grosse somme.
Sorti en 1974, puis classé X en 1976, Les charnelles n'est pas un film à mettre devant tous les yeux, car de l'érotisme, il y en a ! Mais c'est loin d'être un nanar, ou filmé avec les pieds, car on sent la maitrise derrière la caméra de Claude Mulot. Le film est avant tout une ode à la liberté, dans le sillage des Valseuses, sorti un an plus tôt, mais le contenu est assez chaud, suffisamment pour frôler le porno. Alors attention, pas de pénétration, mais on voit bien des demoiselles toutes nues et bien poilues, dans un monde où le moindre sous-vêtement a été aboli semble-t-il, des zizis également visibles de ces messieurs, mais il y a plusieurs scènes bien chaudes selon les avis de chacun. Ainsi voit-on un cunnilingus, des demoiselles qui se caressent, ou alors une scène lesbienne plutôt explicite où le clitoris est à l'honneur. Alors, comme souvent dans le genre, ces scènes érotiques sont là pour émoustiller le chaland, car elles n'ont pas grand intérêt, mais elles soulignent plutôt le désir de liberté, et de jouissance, de tous ces jeunes, alors en plein dans la libération sexuelle des années 1970. Il y a même au générique une scène assez drôle où des demoiselles sont assises dans un café et regardent les jeans des messieurs qui passent devant elles, afin de deviner ce qu'ils ont dans le pantalon.
Mais en dépit de ces scènes, où les femmes portent bien le nom du film, je le trouve vraiment réussi, avec une belle mise en scène de Mulot, qui se permet même quelques audaces visuelles, comme la scène d'amour entre deux des personnes du trio, qui a l'air d'être filmé à travers une vitre avec des réflexions à l'image. Il est simplement dommage que l'acteur principal, Francis Lemonnier, soit aussi expressif qu'une patate, même si durant le visionnage je n'arrêtais pas de voir Ricardo Montalban plus jeune ! Mais le personnage est plutôt intéressant dans le sens où c'est un homme qui ne prend son plaisir qu'en espionnant les gens, et pas en faisant l'amour, au point qu'il est impuissant devant les dames.
Il y a quelque chose de la cavalcade dans cette histoire, qui va aller de plus en plu mal, mais qui représentait sans doute un mal-être de l'époque. En tout, j'en suis ressorti très agréablement surpris, en n'oubliant pas de citer la très bonne musique signée Eddie Vartan (le frère de Sylvie). Comme quoi, l'érotisme a parfois bon dos...