Lait chaud. Son rouge
Caressons, toi et moi, si tu veux bien, l'évidence : on est face à un grand film. Un de ceux qui traversent les temps, sans bouger. Un de ceux qui sont faits pour éblouir, génération après...
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Ignorant total de l'oeuvre de Powell jusqu'à lors, j'appréhendais avec beaucoup de méfiance le statut de "chef d'oeuvre" des "Chaussons Rouges", son aura étant pour moi très intimidante. J'avais en effet peur de me retrouver devant un film hermétique à tout visiteur inopiné, une boîte à musique très belle de l'extérieur mais dont l'intérieur était fermé à double tour.
Force est de constater que j'avait tort, mille fois tort car "Les Chaussons Rouges" est magnifique, splendide de la première à la dernière minute.
Parlons tout d'abord du point évident : la mise en scène. Toute les images, et je dis bien toutes, sont absolument mirifiques, ordonnées, calculées au millimètre près afin d'être magnifique (déjà!) et absolument gandioses. L'ouverture transpirant la fougue de la jeunesse en opposition au morne Compositeur installé, manipulateur et mystérieux. Durant tout le film, le microcosme de personnage installé dès les premières minutes n'aura de cesse d'être bousculé, happé par la caméra, transcrivant avec un réalisme parfois éblouissant les tourments intérieur des personnages.
(la dernière scène absolument déchirante !)
Aucun acteur n'est à jeter, tous présentent une composition remplis d'archétypes, mais qui dans ce contexte ne fait à aucun moment tâche. Le scénario, parfois cousu de fil blanc il faut bien l'admettre, s'inscrit totalement, d'une part, dans le parcours de l’héroïne du contes les chaussons rouges, et, d'autre part, dans la tradition tragédienne, condamnant les personnages dès le début et rendant leur chute inexorable d'autant plus fascinante et bouleversante dans ce qu'elle a de tragique.
Et comment ne pas parler de cette scène de ballet mystique, tenant presque du rite de passage, fascinante par l’impression qu'elle nous donne de pénétrer l'espace scénique et de faire partie littéralement de la pièce.
Je pourrait me confondre en félicitation, dire que ce film tant il est important est un immanquable rien que pour comprendre ce qu'il a apporté au cinéma en règle général mais je m'arreterais ici en disant qu'il est dans le top 10 de Scorcese et que rien que ça, c'est une raison pour le regarder.
Créée
le 21 juil. 2019
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