Caressons, toi et moi, si tu veux bien, l'évidence : on est face à un grand film. Un de ceux qui traversent les temps, sans bouger. Un de ceux qui sont faits pour éblouir, génération après génération. Pour peu qu'on soit disponible dans sa tête.
Parce que, pour te dire la vérité, un film sur la danse, toussa, t'as vu, sa mère, c'est pas ma tisane. Et pourtant, après «The Life and Death of Colonel Blimp», Powell et Pressburger me cueillent encore une fois.
Et je me dis que ces mecs auraient filmé un bol de soupe refroidissant lentement, ils auraient fait ça avec goût. Et on regarderait ça comme des cons, en se disant : «Ils sont quand même forts, les saligauds».
Donc, un conseil, sois disponible dans ta tête.

Un portrait haut en Technicolor d'une troupe de ballets, son despote, ses danseuses, son compositeur et tout le tralala. De Londres à Monaco en passant par Paris, on parle surtout de danse et je ne sais pas si cet art a déjà été mieux filmé qu'ici.

Où chaque personnage est épais comme l'atmosphère d'un routier à l'heure de l'apéro. Du tyran amoureux exclusif platonique à la petite ingénue, fraîche et sucrée comme un premier baiser , ses petons enserrés dans ses chaussons rouges, qui s'envole, tourbillonne dans le morceau de bravoure, ce ballet merveilleux qui explose au milieu du film.

Une manière de poème cinématographique où l'étonnante virtuosité de la mise en scène, une caméra fluide comme dans un rêve, aux images véritables feux d'artifices de couleurs, flamboyantes, se combine à une incroyable modernité. Des décors à te laisser le souffle court et, je ne ne pouvais pas ne pas le dire, un étonnant sosie de Nicolas Sarkozy (http://en.wikipedia.org/wiki/Robert_Helpmann non?) en danseur vedette. Tu me diras, c'est toujours plus crédible qu'un sosie danseur de Franchouilla l'ami molette.
Enfin, comme on dit sur SensCritique : « C'est mon avis ».

Donc, et même si le terme est galvaudé, je galvaude : un chef d’œuvre.

Un carrousel arc-en-ciel, souvent à la lisière des songes, mais en mieux.
Plus beaux, plus grands que ceux que tu fais quand tu fermes les yeux.
DjeeVanCleef
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le 20 mars 2014

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DjeeVanCleef

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