Les tranchées dans le vif

Mes braves éclaireurs sont d'une méchanceté sans nom avec ce film, encore une fois la preuve que tous ne devraient pas être vus en ciné-club...

Nonobstant, il existe bien deux ou trois détails un peu lourds dans le pathos, je veux bien reconnaître que Warner Baxter et Fredric March ne débordent pas de charisme par tous les trous de la vareuse et c'est vrai que l'histoire d'amour à trois n'a absolument aucun intérêt ici. Bon, enfin, si, quand même un peu, parce que si June Lang ne sait pas du tout jouer, elle a quand même un petit quelque chose de mignon.

Après, c'est un film franchement honorable sur la première guerre mondiale, correctement filmé, avec de charmantes trognes parmi les seconds rôles, un rythme soutenu, d'agréables va-et-vient entre les tranchées et l'arrière-ligne, des scènes de batailles particulièrement efficaces et plein de petits détails bien troussés.

En gros, le roman de base, les croix de bois, de Dorgelès garde sa force malgré les rajouts stupides et probablement alcoolisés de Faulkner. On remarquera, ou pas d'ailleurs, que Hawks va jusqu'à reprendre certains plans du film original, les insérant au sien sans heurts.

Finalement un seul détail me chiffonne vraiment, n'y avait-il vraiment rien à faire pour lutter contre la mine en cours de réalisation ? Les contre-mines sont-elles donc faites pour les caniches ? J'imagine que le sapeur Camembert aurait plus de réponse que moi à ces questions, mais bon, j'ai trouvé ça un poil étrange, parole de barbu !