Se nommant en fait The Way Back dans sa version originale et affublé d'un pluriel en France, sans doute pour faire dans la philosophie de comptoir, Les Chemins de la Libérté est surtout un nouveau film de Peter Weir. Réalisateur de très peu d'oeuvres, mais souvent magistrales, Peter Weir est celui qui a porté le long, mais passionnant Master & Commander à l'écran. Mais il est surtout connu pour The Truman Show avec Jim Carrey.
Reprenant le style d'aventure déjà aperçu dans Master & Commander, Peter Weir installe ses personnages dans un goulag de la période stalinienne. Plusieurs hommes de nationalité et de moralité différentes vont faire équipe pour s'échapper et trouver un moyen d'atteindre un havre de paix : la Mongolie tout d'abord, avant qu'ils ne découvrent qu'elle est devenue communiste, puis finalement le Tibet et l'Inde. Pour cela, il devront traverser les horribles forêts de Sibérie et un désert sans fin à travers 2h14 de pure aventure possédant ses longueurs nécessaires. L'apparition d'une jeune femme en plein milieu de l'histoire (avec un contexte, je vous rassure) est aussi une bouffée d'air frais au milieu de ce groupe très masculin porté par un Ed Harris toujours impeccable et Colin Farrell qui joue les racailles russes avec un talent fou. Jim Strurgess, le moins connu des trois, est pourtant en tête d'affiche et campe le rôle d'un leader incroyable duquel tourne toute l'histoire de fond du film. Dénoncé par sa femme torturée par la police de Staline, il gardera espoir jusqu'à mener son équipe (toute ? peut-être pas...) à une vie meilleure au-delà de la frontière.
Beau film, belle aventure, magnifique conclusion et une réalisation splendide... mais personnages un peu creux. C'est ce que l'on pourra reprocher aux Chemins de la Liberté (toujours au pluriel, parce qu'en France on est trop bon en traduction de titres de films). Les personnages sont intéressants, mais jamais poussés psychologiquement parlant si bien que les pertes qui surviennent tout au long du récit ne sont que très peu tristes, voire carrément pressenties à l'avance. Alors ça ne fait pas du film un mauvais spectacle, loin de là. De plus, l'histoire se suffit intellectuellement parlant pour plaire à tous les spectateurs. Néanmoins, cette épopée humaine manque un tout petit peu... d'humanité. Un comble qu'on oublie cependant vite, tant ces 2h14 passent admirablement bien.