Message à ceux qui auraient lu "A marche forcée", le livre de Slavomir Rawicz dont est issu ce navet: ne vous aventurez surtout pas sur ces chemins ou prenez la liberté de les quitter au plus vite.
Car malgré toute la patience du monde, jamais rien ne viendra éclairer cette pâle mise en images d'un récit pourtant époustouflant qui raconte la fuite, à pied, d'une poignée de détenus depuis un camp du Goulag jusqu'à l'Inde, en traversant le lac Baïkal, la Bouriatie, la Mongolie, le désert de Gobi, le Tibet et l'Himalaya. Rien que ça !
Il y avait pourtant de quoi en mettre plein les yeux d'un spectateur qui se souvenait avec délice des émotions vécues à la lecture du livre. Mais la caméra de Peter Weir nous concède de trop rares images de cette nature, personnage pourtant aussi important que les bagnards en guenilles. Le réalisateur se contente, la plupart du temps, de suivre les acteurs en gros plans. Ed Harris, aussi à l'aise dans les plaines enneigées de Sibérie que dans les rues de Manhattan, donne la réplique à un Colin Farrell qui, en criminel russe jouant compulsivement du couteau, est léger comme trois sacs de sable puisés dans le désert de Gobi.
Le film raconte donc cette incroyable histoire de manière linéaire, sans aucun point de vue. Les personnages sont à peine effleurés, les dialogues extrêmement pauvres et les moments d'émotions ne font jamais mouche. La fin, bâclée et piteuse, ne méritait vraiment pas qu'on fasse tous ces kilomètres.
Message à ceux qui n'auraient pas encore lu "A marche forcée", le livre de Slavomir Rawicz dont est issu ce navet: prenez le chemin le plus court jusqu'à la librairie.