C'est sobre et pas du tout pédant.
Les chemins de la liberté, c'est tiré d'un roman génial, tiré lui - même d'une histoire géniale.
Le film lui l'est moins. Il est pas nul, non, absolument pas, mais il est pas génial non plus.
En tout cas il est sobre et il est pas du tout pédant. C'est déjà une chose.
Pourtant catégorisé comme grosse machinerie hollywoodienne, le film n'en est pas une, préférant parfois faire fermer leur gueule aux acteurs pour donner toute sa place à la nature, dans des plans magnifiques. Des forêts sibériennes, aux rives du lac Baïkal, puis des steppes mongoles au désert de Gobi, vers enfin les collines indiennes qui suivent l’Himalaya tibétain.
On aura tout vu.
Il faut dire qu'on a le temps de tout voir.
Le film est long, en tous cas, paraît long. Et c'est bien foutu sur ce point ; le périple l'est. 10 000 kilomètres à pieds ça se fait pas en trois jours.
Le film est sobre et pas du tout pédant. En effet ces acteurs, Colin Farrell et Ed Harris n'hésitent pas à se mettre en danger, empruntant l'accent russe et disparaissant au cours du périple pour l'un, restant un second rôle pas plus important que d'autres pour l'autre.
C'est vrai ; il n'y a pas de héros face à la Nature tant elle tend à égaliser tout le monde : les hommes sont faibles.
L'aventure humaine se révèle dure, longue et douloureuse.
Malheureusement on évitera pas les grosses scènes toutes faites, les bons sentiments optimistes un peu lourdauds parfois, la présence surprenante de la jeune fille qui ne semble ne pas être à sa place ici et le traitement du temps plus qu'inégal, maîtrisant avec plus ou moins de justesse les ellipses (traversée du Baïkal très rapide contre une traversée du désert qui s'éternise...)
Malgré tout l'ensemble est puissant, a certain souffle épique et propose une jolie fin, touchante et silencieuse (les sentiments se suffisants à eux - même) à laquelle on a pourtant un peu de mal à croire.
Bref, pour résumer c'est sobre et pas du tout pédant.