On pensait que Hollywood régnait sur le viol des adaptations de mangas. Mais le Japon a aussi ses perles, en témoigne ce long-métrage des Chevaliers du Zodiaque, erreur filmique que l'on se pressera d'oublier. Avec un nouveau chara-design en tout-3D et nouveaux doublages (les fans peuvent déjà crier à l'hérésie tandis que les néophytes sourient à l'idée de découvrir l'univers de Masami Kurumada sous un autre angle), voici un nouveau scénario basé sur le long chapitre du Sanctuaire et des Chevaliers d'Or, ici remodelé et forcément raccourci pour tenir en une petite heure trente.
Le pari était fou pour ne pas dire suicidaire et le résultat est tel que les fans le craignaient : désastreux... À mi-chemin entre le manga et le réalisme des films en motion-capture, les graphismes s'avèrent en premier lieu très inégaux... Car si certains visages sont très réussis et les décors concrètement bluffants, certaines animations sont tout simplement ratées (les bouches ou autres expressions faciales figées de quelques personnages sont dignes d'un mauvais jeu vidéo).
Par ailleurs, c'est tout le film qui ressemble à une immense cinématique vidéo-ludique, aussi bien dans ses plans que dans son rythme scénaristique. Et ce ne sont pas les combats parfois incompréhensibles et les pointes d'humour malvenus (le Chevalier du Cancer et son entrée musicale burlesque) qui viendront sauver le résultat final. De plus, faire tenir une si longue et si épique saga en un seul long-métrage était impossible.
Du coup, quasiment tous les Chevaliers d'Or sont sacrifiés et seuls quelques uns oseront le combat face à des Chevaliers de Bronze tous aussi effacés mis à part bien entendu Seiya, l'unique héros du film au final. Ainsi, ce reboot cinématographique est un ratage intégral allant d'un scénario mal écrit à des personnages peu travaillés en passant par un univers visuel trop souvent hasardeux (les piercings de certains Chevaliers d'Or étaient-ils nécessaires ?). À éviter, même pour ceux qui auraient voulu découvrir ce manga déjà bien étouffé par des suites sans fins et des spin-offs pourris.