(Vu à la cinémathèque) Loin des fameux éclairages expressionnistes du réalisateur, ce Mario Bava tardif, brut de décoffrage et sordide, propose un mélange étonnant entre huis-clos dans l'habitacle d'une voiture et road movie sur les routes italiennes. La dialectique clos/ouvert, rehaussée par une surabondance de gros plans, génère une claustrophobie paradoxale. Le tout semble clairement anticiper, dans ses intentions, le "Hills have eyes" (1977) de W. Craven. Mario Bava s'inscrit par ailleurs à plein, avec ce "Rabid dogs", dans ce courant cinématographique ultra-violent et nihiliste qui prospère au cœur des films de genre des années 70/80, et prouve sa capacité à sortir de sa zone de confiance esthétique.
Les méchants sadiques au rire dément semblent débarqués tout droit d'un western spaghetti (genre que Bava a d'ailleurs eu l'occasion de pratiquer au cours de sa carrière). Le film souffre néanmoins de quelques longueurs et de quelques faiblesses scénaristiques. Une vraie curiosité toutefois, qui saura vous surprendre. Le retournement final est vraiment sympathique et en parfaite adéquation avec l'ambiance générale du film.