Vois sur ton chemin...

Les Choristes ! Difficile d'aborder un film comme celui-là. En effet, il fait parti du club des films français intouchables, à savoir, des films qui ont tellement marqué leur époque (et oui il a plus de 10 ans quand même), sans être d'une mauvaise fois totale dans les 2 camps (mais oui vous savez, le genre de film comme Intouchable, Bienvenue chez les Cht'i , Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, Les Visiteurs, Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ? The Artist, tout le monde les connait) . En effet, il y a d'une part une horde de fans français et de critiques bien de chez nous pour dire que ce sont les meilleurs films français de tous les temps (Alors déjà non. Autant Astérix et Obélix est pratiquement le meilleur de la sélection avec The Artist et un peu les Visiteurs autant les autres clairement pas) et une bande de haters en folies qui pestent contre l'uniformité du cinéma français qui ne sait plus faire autre chose que de la comédie bas de gamme et des drames bien larmoyants disant que ce sont les pires étrons cinématographiques dans le meilleur des cas ou des films affreusement surestimés (peut-être pas pour Astérix et les Visiteurs). Et les Choristes entre inévitablement dans cette catégorie de films. Alors, es-ce un super film ou un film surestimé ? Bah...ni l'un ni l'autre en faite. C'est un bon premier film de Christophe Barratier et sympathique, mais pas un excellent film et encore moins son meilleur film (surtout comparé à l'Outsider qui est sorti cette année).

Sympathique première réalisation

Donc on va laisser tomber la mauvaise foi totale. C'est un bon film, certes. La réalisation est assez bien faite et pour une première réalisation , il se débrouille bien. La mise en scène n'est pas recherchée mais elle est efficace et insuffle au film des allures de conte. Je n'ai pas vu le film La Cage aux Rossignols dont il s'est inspiré, mais il installe bien une ambiance d'époque bienvenue. Etant donné que c'est une histoire racontée, il est clair que la narration s'y inspire. Mais, bon. Il n'y a juste que quelques bonnes idées par ci par là de mise en scène parce que globalement, cela reste simple et fonctionnelle. Il installe bien le contexte et le cheminement du film est correcte. Donc voilà tout est dit. En revanche au niveau des personnages, ok.

A l'école du Fond de l’Étang

On va passer par les acteurs. Gérard Jugnot joue...Gérard Jugnot. Oui je sais c'est Clément Mathieu. Mais il fait parti de ses acteurs qui jouent encore et encore le même personnage. Dans son cas, la figure du père ou d'autorité sympathique. Il est moins extravagant que d'habitude mais ça passe, surtout pour son personnage.

Chabert (joué par Kad Mérad) joue le professeur de sport qui avait l'air corporate avec Rachin (on n'y vient). Et c'est ce genre de rôle qui est sympathique. Kad Mérad fait parti de ses acteurs capables de tout jouer et que je trouve dommage qu'ils ne jouent que les même rôles (oui, cela valait aussi pour Michel Blanc et Jean Dujardin). Et là il est sympathique, mais pas assez mis en avant.

Rachin (François Berléand) est énorme. C'est la figure d'autorité qu'on adore détester (du style Dolorès Ombrage). J'ai vu beaucoup dire qu'il est inconsistant comme personnage. Moi je trouve au contraire qu'il est assez cohérent. Il se sert de la trouvaille de Clément Mathieu pour vraiment mettre en avant son institution. Partisan de l'action-réaction comme dit le film, il est plus obsédé par son autorité que par le bien être des pensionnaires.

Maintenant, on va parler des élèves qui ... sont techniquement inexistants, sauf 4 d'entre eux.

Le premier étant Pierre Morhange (Jean Baptiste Maunier). C'est l'enfant qui possède un don pour le chant, mais le cache pour ne pas se faire humilier par les élèves. Au contact avec Clément, il va finir par révéler son don , mais sera dévoré par la jalousie lorsqu'il comprendra que son instituteur se rapproche dangereusement de sa mère. Cela dit, je trouve que sa "rédemption" est amenée bien trop rapidement. Et c'est lui le conteur de l'histoire (il est joué par Jacques Perrin en tant qu'adulte).

Le second est ce que je peux appeler, le Petit Gibus du film, à savoir Pepinot (Maxence Perrin), c'est le plus jeune du pensionnat et qu'il cherche une figure paternelle. Il est attachant , mais il se lie un peu trop brusquement et presque sans concertation à Clément Mathieu (il est joué par Didier Flamand à l'âge adulte). Autre défaut, il n'a pas de réel lien avec Pierre, alors qu'à l'âge adulte ils ont l'air plus complice.

Pascal Mondain (Grégory Gatignol) est le méchant baryton qui ne change pas. les autres élèves sont ...présents. On a le père Maxence, le prof de math, la mère Violette qui ne sait pas quoi faire de Pierre et dont Clément va tomber amoureux etc. Oui , il y a pas mal de personnages secondaires qui ne sont que des personnages secondaires.

Une histoire sur quelques choristes

L'histoire en elle-même est simple et bien racontée. Elle donne des allures de conte assez bienvenus et exploitent bien ses thèmes. Mais il y a juste un problème. Elle est pleine de sous - intrigues que se résolvent maladroitement.

Pareil pour les Choristes. Mis à part nos personnages principaux, ils sont assez absents, alors qu'il y avait pas mal de personnages secondaires qui mériteraient plus d'exploitation. Tout le focus est porté sur Clément Matthieu et sa relation avec ses élèves, notamment Pierre. Mais en même temps, il s'agit d'une histoire en grande partie racontée du point de vue de Clément Mathieu. Ce qui fait que pas mal d'exploitations des personnages ont été faits hors champ et / ou ne se sont pas dévoilés. Et du coup, les exploitations de personnages ne peuvent se faire que du point de vue de Clément Matthieu qui ne veut raconter que ce qu'ils ne veulent raconter. Ce qui peut paraître un défaut en terme de film, mais qui se révèle pardonnable de ce point de vue là. Je trouve même l'épilogue, même si il est hors sujet plutôt touchant.

Un film qui ne vaut que pour les ...choristes ?

Bref, les Choristes est un film plutôt sympathique, avec une réalisation pas vraiment exceptionnelle mais quand même prenante et une histoire pas entièrement extraordinaire mais touchante. Je n'ai volontairement pas parlé de la musique car c'est évidemment la plus - value du film. Beaucoup aiment ce film parce qu'ils ont été touchés par la performance des chanteurs et les allures de conte de fée du film. Mais, dire qu'un film est bon parce qu'on a aimé un film ne suffit pas. Ce film n'est pas mauvais mais il aurait pu être bien mieux. C'est le genre de film qui n'exploite que ce qu'il ne veut exploiter mais ne va pas au - delà. Cela dit j'aime bien la musique, comme tous ceux qui ont vu et aimé le film

Version fun (avec la chanson des petits chanteurs de saint-marc) ici