Les Choses Humaines est un film plus intéressant dans son fond que dans sa forme. Parce qu'il place le spectateur dans la délicate position d'arbitre d'une histoire très actuelle, dont les enjeux paraissent - et c'est cela qui est inquiétant - bien flous. Parce que la première réaction de chacun des personnages, hormis la victime, est de se protéger derrière le déni afin de maintenir ses intérêts. Et parce qu'on pourrait presque dire que jusqu'au bout, le doute persiste. Si les policiers n'étaient pas aussi bienveillants, on y croirait presque.
Le jeu des acteurs, en revanche, manque de justesse et est assez inconsistant. Ce qui aurait pu être cohérent avec leurs personnages relève plutôt de la maladresse, à l'image d'une direction artistique neutre et grise qui donne à l'ensemble une allure de téléfilm. Il y a aussi l'histoire du père de l'accusé, autre type de prédateur sexuel, et de sa jeune compagne effacée, dont la relation laisse perplexe car non élucidée. Un manque de parti pris qui déçoit, en reproduisant le problème même que le film prétend aborder.
On se souviendra tout de même du très beau plan séquence de la scène du tribunal, tour de force du film avec les acteurs au meilleur de leur forme.
Conditions de visionnage :
Avant-première du film le 19 novembre au cinéma Gaumont (Nantes)