Après un soir de beuverie, un jeune homme est accusé de viol. Sa vie et celle de son entourage vole en éclat. Est-il coupable où est-ce le fruit de l’imagination d’une jeune femme élevée sous les contraintes sociétales & religieuse ? Cherche-t-elle a se venger des hommes qu’elle a rencontré dans sa vie ou est-il un prédateur misogyne qui ne sait s’exprimer que par le langage cru et les gestes obscènes ? Leurs convictions, leurs certitudes et les vôtres aussi vont voler en éclat jusqu’au dénouement final.
Yvan Attal adapte le roman éponyme de Karine Tuil et le scinde en trois chapitres : « lui », « elle » et enfin le procès avec « 30 mois après ». Ce découpage nous permet (de tenter) de mieux cerner les protagonistes, qui sont-ils réellement, de quel milieu viennent-ils et comment s’est déroulée la soirée fatidique. Ce drame permet de mettre en lumière la zone grise du consentement, ce qui est interprété de la sorte par l’un, ne l’est pas nécessairement par l’autre. La parole de l’un, confronté à celle de l’autre, sans qu’aucun témoin ne puisse venir porter la parole de l’un face à l’autre. Un terrible dilemme devant lequel se retrouve les jurés, les juges et les avocats.
Deux clans que tout oppose, une famille bourgeoise sous le feu des projecteurs (la mère est une essayiste féministe et l’ex-mari un célèbre journaliste/animateur), tandis que l’autre famille vit en HLM et recluse dans la religion. Le réalisateur parvient à garder soigneusement le mystère sur le déroulement de la fameuse soirée, on n’en saura rien, du moins, jusqu’à la toute fin.
Les Choses humaines (2021) mérite amplement le détour, ne serait-ce que pour la brillante interprétation de ses jeunes acteurs, Ben Attal & Suzanne Jouannet (son premier long-métrage), aux côtés d’une remarquable distribution où se côtoie Charlotte Gainsbourg, Mathieu Kassovitz ou encore Pierre Arditi. Tout au long du film, le réalisateur parvient à semer le doute au sein des spectateurs, qui est réellement ce qu’il croit être, qui est la victime et le prédateur ? La mise en scène nous entraîne dans la spirale médiatico-infernale que peut représenter ce genre d’affaire. Un drame saisissant qui se clôt à travers un superbe et haletant plan-séquence dans la salle d’audience où l’on suit les réquisitoires des avocats des deux parties.
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