Le consentement est la seule vérité.

Deux mondes s’opposent, deux manières de vivre la sexualité. Face à la justice, entre doute et saccage, le consentement est la seule vérité. le film m’a beaucoup interrogée, partagée entre l’intérêt pour la thématique et convaincue par le jeu des acteurs, les dialogues brillants, la profondeur des personnages, malgré ses maladresses dans la manière dont Attal aborde le débat sur le plan cinématographique. Le débat est posé au spectateur à travers deux points de vue : la jeune fille et le garçon, chacun avec une perception des rapports hommes/femmes et de la sexualité différente, et par les réactions de leurs parents aux prises avec leur propres références de classe) et une partie très longue ( trop ? ) consacrée avec didactisme au procès et à la plaidoirie. Donc davantage un film-débat, qui questionne notre époque, dans le rapport à l’autre, au corps, à la sexualité. Il pose bien la question de la vérité, (est -elle unique ? ) mais reste plus vague sur celle de consentement, qui lui, ne doit pas quant à lui être discuté. L'idée d'un consentement sexuel suppose l'égalité des partenaires et des conditions sociales de possibilité d'un choix. On est autant dans deux mondes opposés et deux perceptions de la réalité et la frontière reste fragile. Une différence de perception de la sexualité, qui est en lien avec la construction d’une personnalité en interaction avec l’éducation autant que le milieu : pour ce jeune homme-là, Alexandre, (pourtant avec une mère féministe mais un père très cynique avec les femmes qui banalise ce type de comportements) les filles sont forcément consentantes, tandis que pour la jeune fille il y a beaucoup d’interdits. On voit toute la complexité de l’appréciation chez l’un et l‘autre, ne serait que sur la question de la séduction et sur la violence dans la sexualité ( le type de rapports que le jeune homme avait avec son ex- amie.) L’un et l’autre n’ont pas les mêmes codes …lui , il est habitué à ce qu’il n’y est jamais refus de la part des femmes. Il n’avait pas nécessairement l’intention de nuire… La jeune fille de son côté , d’un milieu plus modeste et pratiquante, et elle n’a pas réussi à faire comprendre qu’elle n’était pas consentante, mais a vécu la relation comme un viol. Chacun aura sa version et sa vérité sur la question du viol , plus exactement sur ce qui a été consenti ou pas. On voit donc l’importance dans la troisième partie où le tribunal devient le lieu de la parole mais aussi d’un acte qui vient reconnaître la part de chacun. Le livre de Karine Tuil dont le film est tiré est beaucoup plus explicite. Le film distille une certaine ambiguïté

cathVK44
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2021 et La violence contre les femmes: toujours d'actualité.

Créée

le 19 juil. 2024

Critique lue 1 fois

cathVK44

Écrit par

Critique lue 1 fois

D'autres avis sur Les Choses humaines

Les Choses humaines
Foudart
8

Une famille parfaite

Les Farel forment un couple étincelant : Jean est un célèbre jour­na­liste poli­tique fran­çais, et son épouse, Claire, est une essayiste connue pour ses enga­ge­ments fémi­nistes. Ensemble, ils ont...

le 14 sept. 2021

28 j'aime

1

Les Choses humaines
Behind_the_Mask
7

Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait

Il y avait beaucoup à redouter avec Les Choses Humaines : les gros sabots du cinéma français à message, la leçon à coup de c'est pas bien, ou encore le réquisitoire opportuniste, voire hypocrite. Les...

le 7 déc. 2021

15 j'aime

4

Les Choses humaines
Trilaw
9

Crime impardonnable (spoilers)

Les choses humaines place les protagonistes tout comme le spectateur face à leurs paradoxes. Captivant, le but est de faire entendre toutes les versions. Et avec elles, l’insatiabilité de ne pas...

le 24 avr. 2022

13 j'aime

Du même critique

Le Roman de Jim
cathVK44
8

Critique de Le Roman de Jim par cathVK44

Devenir père est un chemin balisé par l’amour et la transmission. Entre liens du sang et liens du cœur, une ballade pudique et douce-amère. La paternité est à la fois éternelle et changeante. La...

le 19 août 2024

5 j'aime

Le Comte de Monte-Cristo
cathVK44
9

Attendre, espérer, punir. Une dramaturgie épique où se confondent vengeance et justice.

Une réussite en tous points : casting, mise en scène, narration avec son montage alterné, une dramaturgie des émotions et des actions. Et le roman est très simplifié sans être trahi car l’imaginaire...

le 11 juil. 2024

5 j'aime

Le Samouraï
cathVK44
8

Critique de Le Samouraï par cathVK44

Un thriller psychologique noir et dépouillé. Avec Costello, Delon restera à jamais la figure moderne du samouraï et l’incarnation de sa solitude.

le 19 août 2024

4 j'aime