Rohmer disait qu'on ne mentait pas assez au cinéma. Ils parlaient précisément des personnages et pas du fait de mentir au spectateur. Or ce film, dans une volonté artistique assez similaire qui est celle de montrer les hésitations sentimentales des personnages, de souligner le décalage entre l'action et la pensée comme le souligne peu subtilement le titre, nous ment en permanence. Un travail évident sur les dialogues veut nous faire passer de l'eau trouble pour de l'eau profonde. Comment un tel hasard pourrait-il intervenir dans la vraie vie ?


Ces fameux dialogues, dans leur envolées lyriques donc plaisant par moment, étaient assez creux donc peu convaincant. Ce n'est pas la forme, récitée et théâtrale, mais le fond de ce qui est dit m'a déplu. Disons-le, ils sont d'une grande banalité.


Je n’ai pas cru à ces histoires décidément trop nombreuses où on rejoint même certaines scènes avec des personnages secondaires, à peine plus inintéressant que les principaux.


Les intrigues s'enchainent, se succèdent les unes sur les autres mais elles ne sont pas du tout simple dans leur traitement. Tout le monde couche avec tout le monde avec la même évidence. Là où ça peut faire sens dans La Ronde de Ophüls puisque ce sont des connaissances de connaissances, là ça frise la science fiction érotique (enculer la femme enceinte de son cousin ????).


Et la mise en scène est vraiment inexistante. Elle n’est pas délicate, elle est molle. Il n’y a aucune idée même pour les dialogues importants. Les personnages n’exploitent pas leur espace et la profondeur de champ (déjà qu’ils sont chiants à toujours utiliser leurs mains de la même manière).
Elle n’épouse pas les dialogues des personnages comme chez Rohmer ou Hong Sang-soo.


Enfin les voix-offs sont soit insupportables soit inutiles mais c’est l’omniprésence de la musique qui a véritablement été une épreuve pour moi. Et là il ne s’agit pas de rejouer habilement le même motif à certaines séquences, pour justement marquer la répétitivité des évènements. Non le gars a tapé « musique classique » sur youtube et a tout balancé dans n’importe quel ordre, à n’importe quel moment, pour n’importe quelle raison. Y’a vraiment les musiques connus de chez connus que tu as dans une pub de Jean Paul Gaultier.


Les passages avec le philosophe sont absolument ridicules. C’est le cliché du philosophe fait par un beauf. Cerise sur le gâteau : Camélia Jordana qui cite du René Girard (avec le moins de conviction au monde).


Bref, du sous Rohmer et du sous Rivette.

Vanbach
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le 17 sept. 2020

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Vanbach

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