Spartacus kills again... in space.
Grâce à son mignon petit succès en video, le furian Riddick se voit offrir une suite à sa gigantesque démesure, un peplum spatial budgété à plusieurs millions de dollars et produit par une Universal croyant naïvement ramasser de la thune avec un film que seuls les amateurs de S-F vénère iront voir. Qu'ils sont cons, ces producteurs.
Les fans de "Pitch Black" seront heureux de retrouver leur personnage adoré et surtout, de voir le fric mis à disposition d'un David Twohy s'amusant comme un petit fou et revoyant ses ambitions à la hausse, transformant son Riddick en pur Conan de l'espace même si pour cela, il devra éliminer toute violence graphique et sabrer une bonne quinzaine de minutes du montage, avant de les réintégrer dans une director's cut loin de rendre le film meilleur mais lui apportant un brin de sauvagerie supplémentaire.
Plus friqué, plus ambitieux, plus tortueux, "Les chroniques de Riddick" tente comme il peut de décrire un univers original mais ne tient malheureusement pas toute ses promesses, son script s'éloignant de son arc narratif principal au bout de trois quarts d'heure au profit d'un récit d'évasion classique pour ensuite revenir à son postulat juste à la fin. Un choix casse-gueule et qui peut laisser perplexe, d'autant qu'il y avait de quoi faire avec un tel pitch.
Paradoxalement, le film se révèle plus efficace dans sa partie centrale (l'évasion, donc), l'aspect série B collant finalement plus au personnage de Riddick que son côté Spartacus des étoiles, bien trop nébuleux et franchement kitsch, rappelant plus d'une fois le "Dune" de David Lynch, jusque dans son final. Et l'interprétation foireuse du couple Karl Urban / Thandie Newton (lui, mauvais comme un cochon, elle, à baffer) n'est pas pour arranger les choses.
Mais malgré ses défauts et sa maladresse, le film de Twohy fait plaisir aux yeux (même s'il a prit un coup de vieux niveaux CGI), tant le cinéaste paraît sincère dans sa démarche et fait tout pour nous en mettre plein la vue et approfondir son univers. Et il y a tellement peu de space-opera sur nos écrans en ce moment, qu'il serait dommage de bouder son plaisir.