Fire swim with me
Ouverture du NIFFF (Neuchâtel International Fantastic Film Festival) version 2022, Les Cinq Diables de Léa Mysius devient le second long-métrage de sa jeune réalisatrice, après un Ava qui avait déjà...
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le 2 juil. 2022
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Il y a vraiment un vent de liberté dans les films de Léa Mysius. Déjà chez Ava, et encore ici dans Les Cinq diables, on a l'impression de voir des personnages libres, alors qu'ils subissent pourtant la contrainte sociale, mais ils ont l'air d'exister, presque de flotter dans leur environnement, ils avancent, on ne les fait pas trop parler, il y a quelque chose dans leur regard sur le monde qui fait qu'on a l'impression qu'ils s'en détachent, et donc qu'ils ont l'air libres. C'est dans l'atmosphère aussi, dans cette façon de jouer avec les paysages - la mer, le soleil, l'été dans Ava, la montagne, le village glauque, le froid dans Les Cinq diables - de montrer des gueules aussi, surtout ici dans Les Cinq diables, mais déjà dans Ava les deux jeunes se bariolaient la figure avec de la peinture, mais là on a des gens "normaux" avec des tronches presque de monstre - des visages brûlés ou des rétines injectées de sang, et ça ne sert pas vraiment à grand-chose pour le traitement du sujet, mais c'est là, ça existe, on en parle pas, ce n'est pas le sujet. Et en fait, je crois que j'adore cette idée de filmer des choses normales mais avec des incursions étranges. Du genre on veut montrer une agression par des jeunes, ou un dialogue simple dans une cuisine, on pourrait le faire avec des gens sans caractéristiques physiques particulières, mais on le fait avec des gens maquillés, à poils, brûlés, moches, bariolés... Des gens qui auraient tout pour être écrasés par le monde, mais chez Léa Mysius, ils ne le sont pas, ou en tout cas pas à cause de ça, ils vivent, ils sont libres malgré tout. Et je trouve ce vent de liberté absolument magnifique.
Après, on a un film qui est un peu trop court, et finalement qui ne pousse pas assez loin son concept de l'enfance qui regarde ses parents, pour filmer une histoire d'amour qui n'est pas assez développée. Et on a du mal à vraiment croire à l'amour entre les deux personnages, parce qu'on ne le voit pas se développer, on ne le voit pas vivre. L'histoire aurait mérité une bonne heure de plus pour finir de développer ces personnages et qu'on se prenne de passion pour leur histoire, parce que là, ça parait un peu placardé sans que l'on y croie vraiment. Et du coup, on passe un peu de temps sur cette histoire là, en oubliant un peu l'histoire de l'enfant, qui regarde ses parents, et là aussi on a du mal à voir où ça veut en venir, comment elle le vit vraiment.
Et je pense que c'est là le principal défaut du film : il est trop court. Toujours est-il qu'on voit que Léa Mysius est passionnée de cinéma, que ce qu'elle filme elle a envie de le filmer, qu'elle joue avec ses effets visuels et sonores, les gueules de ses personnages, que c'est plein de bonnes idées, et qu'elle ne le fait pas pour trop en faire, mais qu'elle est vraiment sincère. Et ça donne un film avec une vraie liberté. Une cinéaste que l'on a envie de suivre.
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Créée
le 3 sept. 2022
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