Les Cinq Hors-la-loi par Alligator
Très beau western. La thématique sur la violence de l'ouest lointain est évidemment porteuse d'émotions et de réflexions philosophiques que le cinéma américain n'a pas manqué d'aborder grâce au western. Mais le soin pris sur la photo, de même que le placement de la caméra, ses mouvements participent élegamment de ce tableau violent et âpre. La montée étouffante de la violence d'abord latente puis ouverte, la pression des sous-entendus, la confrontation de la lacheté collective, la peur suintante, tous ces éléments croissants dans un élan mutuel et combien oppressant forment un canevas très fort, appréciable, captivant. L'on est scotché et l'on attend le climax avec anxiété. Le montage sur ce point est rondement mené. Je ne vois guère de scorie à ce petit bijou. A priori on pourrait se dire que le rôle principal aurait mieux convenu à un acteur plus jeune. Mais je pense au contraire, que le passé de James Stewart, de même que celui de Henry Fonda, font peser sur les personnages le poids d'un passé qui rélève encore plus une dramaturgie déjà hautement intense. C'est même sûrement le poids de ce passé mal digéré qui pousse James Stewart autant à fuir qu'à faire justice
SPOILER :
(je pense ici à la dernière scène où blessé et désarmé il rampe au plus grand étonnement de Fonda jusqu'à son révolver).