Ce que tous les enfants savent mais que les adultes ignorent, c’est que le Père Noël, le Lapin de Pâques, le Marchand de Sable et la Fée des dents existent bel et bien en-dehors des contes, formant un groupe, les Quatre Légendes ou Gardiens de l’Enfance. Ce que même les enfants ignorent, en revanche, c’est l’existence de Jack Frost, un jeune homme invisible aux yeux de tous qui fait exister l’hiver. Mais tout va changer le jour où Jack Frost est choisi par la Lune pour venir en renfort aux Quatre Légendes. En effet, une menace se profile à l’horizon, à travers Noirceur, l’incarnation des cauchemars d’enfants, qui décide de tout mettre en œuvre pour éliminer les Quatre Légendes et faire en sorte que tous les enfants du monde ne croient plus qu’en lui… Un combat titanesque se prépare pour sauvegarder les rêves des enfants de par le monde.


Ecrivain pour la jeunesse, William Joyce a fait ses premiers pas dans le monde du cinéma chez Pixar, occupant un rôle mineur dans la production de films tels que Toy Story et 1001 pattes. On ne sait si c’est de là que vient son talent à développer son univers imaginaire dans ses moindres détails, mais il faut lui reconnaître une capacité étonnante à créer une mythologie fascinante et extrêmement dense, comme il l’a prouvé dans deux des plus grands films d’animation de ce début du XXIe siècle hors Pixar : Les Cinq Légendes et Epic : la bataille du royaume secret, ainsi que dans un Disney plus modeste mais sympathique comme tout, à savoir Bienvenue chez les Robinson.
Avec Les Cinq Légendes, Dreamworks nous fournit en effet un de ses films les plus achevés, tant sur le plan visuel que sur le plan scénaristique, nous en mettant plein les yeux par ce voyage captivant dans le monde des rêves d’enfants. Ainsi, au travers de lieux aussi variés que l’atelier du Père Noël, le palais de la Fée des dents, le terrier du Lapin de Pâque, ou encore la caverne de Noirceur, les animateurs font preuve d’une inventivité hallucinante dont on croyait qu’elle était le monopole de Pixar. Chaque lieu est en effet bourré de détails pittoresques et amusants qui donnent une vie inouïe à l’ensemble, permettant au spectateur de mieux s’immerger dans l’action. De quoi faire pâlir de jalousie les studios à la lampe, à n’en pas douter, surtout que si les graphismes toujours un peu raides de Dreamworks sont au rendez-vous, l’animation est de grande qualité, nous proposant des trouvailles visuelles géniales (les mouvements de sable, la glace de Jack Frost, le caractère insaisissable de Noirceur…), magnifiées par une photographie étourdissante dont la perfection étonne moins quand on sait que l’immense Roger Deakins a agi en tant que consultant visuel sur le film. Sans oublier de mentionner l’excellente partition signée Alexandre Desplat, qui achève de donner son souffle à un film épique, où l’action haletante n’écrase jamais un humour hilarant et une poésie de tous les instants, à peine gâtés par un sentimentalisme certes pesant mais pas envahissant.
Avec Les Cinq Légendes, les studios Dreamworks frappent donc encore une fois un grand coup, prouvant mieux que jamais combien ils peuvent mériter leur nom lorsqu’ils décident de se donner à fond dans leurs films. Et lorsqu’on en vient à désespérer d’un studio extrêmement capable, mais également souvent paresseux, il n’y a rien de plus revigorant que de revoir un chef-d’œuvre tel que Les Cinq Légendes, merveilleuse ode à l’esprit d’enfance qui, à l’image de son aîné Dragons, rappelle que même au milieu de la tourmente des Trolls et autre Capitaine Superslip, il y a toujours une raison de croire en Dreamworks…

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le 5 déc. 2017

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Tonto

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