Au Mexique, un garçon va sauver un taurillon d'une tempête, et ils vont devenir amis, jusqu'à que l'animal devienne un taureau robuste, et qu'il soit destiné à une corrida. Pour lui éviter une mort certaine, le jeune Leonardo va demander la clémence du président mexicain afin que l'animal, nommé Gitano, obtienne une grâce.
Succès surprise à sa sortie, il faut dire que les films sur la tauromachie sont assez rares, même si on peut compter Arènes sanglantes ou le biopic sur Manolete dans les années 2010. Là, c'est de toute évidence écrit et réalisé par des gens qui aiment (ou connaissent) le sujet, car il faut dire que objectivement, tout le final à la corrida est réussi. Mais il y a tout un film avant tout, et si la mort rôde, Les clameurs se sont tues est dans un ton plutôt familial, l'amitié entre Leonardo, dont l'acteur ne fait pas tête-à-claques, et ce taurillon gentil comme tout, qui suit son ami comme un petit chien. Et qui va même lui sauver la vie durant un combat contre un fauve (un puma ?), où là, les effets pratiques sont parfois ridicules, car le félin est remplacé par une peluche assez rigide dans les plans où il est blessé par le taureau. Lequel est interverti quant à lui par un mannequin représentant sa tête.
Le film a quelque chose de très agréable, sans vedette au générique, avec une très belle photographie en couleurs de Jack Cardiff, et comme je le disais, un scénario dont on sent que l'auteur en connait un rayon sur le sujet.
Car il ne faut pas oublier que ce nom, Frank Rich, est un fait un des multiples pseudonymes de Dalton Trumbo, alors blacklisté pour ses sympathies communistes à l'époque du Maccarthysme, et il en sera finalement crédité sous son vrai nom que près de vingt ans plus tard, peu avant sa disparition.
Les producteurs, les frères King, faisaient beaucoup de films de seconde zone où étaient réfugiés des personnes blacklistés, et après le formidable Gun Crazy, il faut sans nul doute ajouter Les clameurs se sont tues dans leurs réussites.