Vingt ans après la seconde guerre mondiale, à laquelle il participa en Afrique du nord, éloigné des siens, un homme revient en Pologne pour enquêter sur la disparition de son fils, semble-t'il déporté. Séquences oniriques stylisées assez remarquables (panoramiques), centrées sur celui-ci, enfant, à la fois énigmatiques, traumatiques (illustrant l'inéluctable dans un train à l'arrêt, ou la terreur lors d'une reconstitution), baroques (dans une église). Le film est assez fastidieux, de facture neutre et classique pour sa partie enquête, dans le sens où cette dernière n'est qu'illustration répétée d'une impasse, contre laquelle le personnage principal s'échoue. Le propos tend à rendre compte de l'impossibilité d'éclairer la vérité sur le passé, a fortiori en temps de guerre où la réalité est on ne peut plus tramée d'illisibles incohérences et logiques complexes. Quelque part, on rejoint "Blow up" d'Antonioni.
Séquence documentaire en bout de narration laissant apercevoir la jeunesse polonaise urbaine contemporaine de Tadeusz. Interprétation incertaine. Une appréciation optimiste ferait écho au poème du poète Slowacki, dont on entend de extraits de "Anhelli" ("Ayez l'espérance, car elle passera de vous aux générations futures..."), mais on peut voir ces images comme l'illustration d'une méfiance justement à l'égard du peuple, étant donné l'hypothèse d'une culpabilité de la résistance polonaise elle-même clôturant l'enquête.
Sujet très difficile, douloureux, mais au pathos sobrement écarté.