Un homme est victime d'une tentative de meurtre.Il y échappe mais pas indemne car une blessure à la tête l'a rendu amnésique.Dès lors,il va enquêter afin de comprendre qui il est,ce qu'il a fait, et pourquoi on veut le tuer.Ce western anglo-italo-espagnol,vraisemblablement tourné en Espagne,est une oeuvre très internationale.Le réalisateur anglais Peter Collinson est un faiseur parfois inspiré,parfois moins.On lui doit notamment "L'or se barre",film de hold-up dont "Braquage à l'italienne",sorti en 2003,est le remake,et une adaptation très ratée du "Dix petits nègres" d'Agatha Christie.Il est ici à la tête d'une équipe technique mêlant britanniques et espagnols et d'un casting cosmopolite ayant quelques acteurs très connus pour vedettes.Nous avons là l'américain Richard Crenna,le futur colonel Trautman de "Rambo",l'irlandais Stephen Boyd,le traître Messala dans "Ben-Hur",Farley Granger,autre ricain qui fut l'étudiant meurtrier de "La corde" d'Hitchcock,et Rosanna Schiaffino,une des bellissimas italiennes du cinéma des années 60-70.Le scénario du film fait étrangement sa force et sa faiblesse.Une fois n'est pas coutume dans ce genre de film,les auteurs ont pris la peine d'écrire un script assez élaboré,d'ailleurs tiré d'un roman.En résulte une histoire bizarre qui entretient durant la majeure partie du métrage une ambiance mystérieuse de bon aloi.Mais,parallèlement,ce scénario est aussi confus et souvent incohérent,ce qui en limite sérieusement la portée.D'autant que les dialogues sont franchement minables et que la fin s'avère décevante.Dans ce contexte,les acteurs,aux prises avec des personnages à la logique discutable et des répliques débiles,sont tous mauvais comme des cochons,d'autant que Collinson,occupé à autre chose,les laisse livrés à eux-mêmes.Paradoxalement,ce désintérêt pour les comédiens lui permet de réussir sa mise en scène en se concentrant sur la confection des images.Le réalisateur fait preuve d'une incroyable dextérité et multiplie les angles de prise de vues originaux,efficaces,et d'une beauté magnifique.Il a bien retenu les leçons de Sergio Leone et donne au film un rythme lent qui sied parfaitement à l'installation de ses plans et colle idéalement à l'histoire.Ce qui ne l'empêche nullement d'introduire de brusques éclairs de violence et d'aligner quelques jolies séquences d'action.En outre,la photo bénéficie d'un Technicolor superbe qui met en évidence la splendeur des paysages,des décors,des chevaux et des costumes.L'excellente musique de Luis Bacalov,un habitué du western,achève de rendre la chose tout à fait regardable.