Trois mondes
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Ce film est tout beau, il est généreux et pudique. Tel un petit lapin qui sort de son terrier pour nous donner en vision la beauté de sa course à la fois naturelle et étudiée, le réalisateur nous dévoile tout sobrement et humblement ce premier long métrage lumineux.
Terminé sa brillante école de commerce et parallèlement à sa formation de La Fémis, Thomas Cailley nous pond alors un film audacieux et intelligent. Qu'il est bon de voir de bons acteurs jouer simplement et sans chichis ni paillettes multicolores; qu'il est bon de se bidonner devant de petites boutades subtiles et touchantes; qu'il est bon de ne pas sombrer dans la fosse abyssale des clichés dans laquelle tant de réalisateurs français s'engouffre tête la première... Cette fosse qui fait tant de mal au cinéma mais dont on sait apprécier, lorsqu'elle est exécutée, la passe habile exercée pour la contourner. Bravo Bill, euh Thomas!
La réalisation à proprement parler est dans le même esprit : humble et lumineuse, intelligente et attirante. Un petit côté les premiers sont les derniers; quelle générosité! On aime cette photographie brillante qui laisse place à des faisceaux lumineux de toute bowwwté! Qu'ils soient haut perchés sur un mirador ou installés sur une barque, la complicité naissante entre Madeleine et Arnaud est tout simplement Bijou.
On regrettera un scénario assez plat et parfois brumeux qui m'a empêché de rentrer complétement dans ce film toutefois agréable à souhaits. On passe un bon moment, on visite la région, on s'attache à ces deux adolescents mûrs bien que relativement perdus dans leur existence. Puis ça sent le roussi, et les deux jeunes finissent par renaître de leurs cendres laissant leurs mues d'adolescents derrière eux.
"Connais-toi toi-même" disait un chilleur du nom de Socrate.
Désormais ils sont prêts, à l'affût.
"A l'affût", dernière piste d'une Bande Originale tonitruante, pleine de peps et d'originalité. C'est une véritable pépite; elle est si fraîche que je m'en abreuverai probablement tout l'été, l'esprit aventurier, ou pas. Passons. La BO vaut véritablement le détour. En permanence bien calée, parfois à contre temps, et tout cela avec une justesse qui fait plaiz! J'ai beaucoup apprécié "Trahison" de Vitalic qui arrive en décalage pour intensifier la scène "hot" du film... Chaleur!
To put it in a nutshell, passé le scénario qui pêche, à mon goût, on découvre une comédie haute en couleurs, cohérente, bien montée et en osmose avec une musique et un ton d'une justesse inouïe couplée à un jeu d'acteurs quasi sans faille.
CFWSC
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Créée
le 24 juin 2015
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