Ce film nous plonge au plus profond de la vie nocturne (qui est en fait souvent diurne) de la capital mondiale de la musique techno et nous y fait découvrir ses excès. On a un peu du mal à s'y retrouver au début et le sentiment qui domine est celui de l'exclusion. L'exclusion d'un monde de la fête qui se déchaîne juste devant nos yeux mais dans lequel nous sommes seulement spectateurs: certaines scènes délirantes nous donne envie de passer derrière un écran déchiré par le rythme effréné des trombinoscopes. Mais peu à peu on se familiarise avec l'image du personnage complètement perdu du DJ Ickarus qui nous fait passer par toutes les émotions: la peine, la joie, le rire ou encore la tristesse.
Paul Kalkbrenner qui ne joue pas son propre personnage, comme on peut souvent s'y méprendre, livre une performance originale et décalé et nous présente un personnage aussi attachant que sensible. Il faut tout de même rappeler que Paul Ka n'a aucune formation d'acteur et qu'initialement, il devait seulement aider Hannes Stöhr à créer ce personnage fictif. Cependant on comprend facilement que le metteur en scène ait finalement décidé de lui confier le rôle d'un personnage dans la peau duquel Paul Ka se fond et se confond (Ickarus ne porte pas des maillots de foot par hasard).
L'éloge qui est fait à la musique et la passion du personnage nous rappelle l'importance de cet art ainsi que ses effets bénéfiques sur le moral; Car finalement c'est grâce à la musique qu'il s'en sort. C'est avec brio que Berlin Calling nous prouve que la musique est une véritable drogue enivrante et saine qui permet à son personnage principal de s'extraire des bas-fonds de la drogue dure.