Les Compagnons de la Marguerite par inspecteurmorvandieu

Pour subvenir aux inconvénients du mariage et aux actes coûteux du divorce, un sympathique employé de la Bibliothèque Nationale falsifie les registres de l'Etat-civil.

Ce faussaire sincère et idéaliste (l'espiègle Claude Rich), travaillant pour le bien commun et qui trouvera des alliés jusque dans la brigade de protection des us et coutumes (!) ressemble, entre autres personnages de Mocky, au professeur distingué de "La grande lessive" luttant contre les méfaits de la télévision. Il sont tous les deux des rebelles pacifiques lassés ou scandalisés par des systèmes contraignants ou abusifs. Le film de Mocky est satirique mais pas autant qu'on peut l'imaginer, en ce sens où le cinéaste ne met pas en cause le mariage mais plutôt les existences conjugales quand elles engendrent l'ennui et la discorde.

La farce est malicieuse et, surtout, toujours drôle et sans trivialité. Ainsi, même quand Mocky appuie ses effets, le récit se fait burlesque, jamais grotesque. On trouve dans la comédie une de ces traques policières dont Mocky a le secret et dont Francis Blanche est l'inénarrable meneur. Les "gueules" de Mocky et son univers humoristique si personnel et inventif prouvent ici encore à quel point les années 60 ont été les meilleures du réalisateur.