Tristan (Stéphane Bierry), un adolescent de 17 ans a fait une fugue avec sa copine. La police ne faisant rien et son mari Paul (Michel Aumon) n'ayant pas les épaules, Christine (Annie Duperey) va faire croire à ses deux anciens amants, Jean Lucas (Gérad Depardieu) et François Pignon (Pierre Richard) que Tristan est leur fils pour les inciter à le rechercher...
A peine "La chèvre" fini, le trio Véber/Depardieu/Richard ne rêvait que dune chose: tourner à nouveau ensemble ! Francis Véber n'ayant pas envie de faire "La chèvre 2" sans doute due au mauvais souvenir du "Retour du grand blond" , il écrit le scénario et les dialogues d'un film original. Pour l'occasion il ressort "François Pignon" qui avait déjà été incarné par Jacques Brel dans "L'emmerdeur" et qui va devenir son personnage fétiche.
Si dans "La chèvre" Véber cherchait seulement à faire rire, ici il se montre plus ambitieux en cherchant à émouvoir (un tout petit peu) et à faire réfléchir. Parce que derrière les gags se cache une réflexion intéressante sur le fait d' être père et tout ce que cela implique. Et il nous dresse le portrait typique de l'adolescent mal dans sa peau et rebelle .
Comme dans "La chèvre" ou encore "L'emmerdeur" , Véber mèle à sa comédie une petite histoire policière, ici il parle de corruption (thème déjà présent dans "Coup de tête" ).
Il a comme toujours un beau casting à commencer par Annie Duperey (parfaite en mère aimante et femme de caractère) qui s'intègre parfaitement aux autres habitués de sa bande à commencer par Michel Aumont (déjà présent dans "Coup de tête") toujours impeccable, Maurice Barrier (présent dans "Le grand blond" ainsi que dans "Coup de tête") génial en propriétaire d'un hôtel avec une scène de téléphone d'anthologie. Dans les rôles secondaires je signalerai Philippe Khorsand et surtout Roland Blanche grandiose en indic dépressif(là encore une scène culte face à Pierre Richard). Quant à Stéphane Bierry, il est spectateur de ses deux pères (il le dit dans les bonus du blu-ray et avoue avoir évidemment beaucoup appris en les voyant jouer !) ce qui ne l'empêche pas d'être attachant.
Et puis bien sur le tandem magique: Pierre Richard est toujours aussi drôle mais aussi touchant en homme fragile et suicidaire qui retrouve goût à la vie grâce à ce fils et puis Gérard Depardieu parfait en journaliste viril plus sensible et attentionné qu'il en a l'air... On sent l'incroyable osmose et complicité entre eux deux, notamment dans une scène de fous rires.
Dans "La chèvre", le défaut relatif était la mise en scène qui manquait un peu de punch surtout pour une comédie d'aventure (je le dis d'autant plus que Véber en personne l'a dit dans certaines interviews c'est dire la franchise, la lucidité et l'exigence du bonhomme envers lui même ). Ici la mise en scène est alerte et vive avec de nombreuses scènes cultes: outre celles déjà citées, je rajoute celle du hamburger et celle du coup de boule...!
A noter les dialogues toujours inspirés et géniaux de Francis Véber !
Le trio s'offre un nouveau gros succès commercial avec plus de 4 millions d'entrées et des critiques plutôt positives avec en prime une nomination aux césars pour Depardieu (Pierre Richard a été injustement snobé...!) et une pour le scénario de Véber. "Les compères", comme tous les films du trio font parti des films de mon enfance et adolescence dont je ne me lasserai jamais !