Les complexés n’a pas la notoriété d’autres films à sketchs italiens Toujours savoureux et teintée en permanence par la noirceur, cette œuvre est un témoignage de ce que l’Italie produisait de meilleur, c'est à dire un humour irrévérencieux et grinçant, porté par d’incomparables comédiens.
Dino Risi fait le portrait tout en finesse d’un amoureux timide(Nino Manfredi) montré d’abord comme la victime plus ou moins conséquente de tout le monde ; il ne sait pas refuser, donne son accord à tous, et on n’écoute pas ses réponses.
Pour le deuxième sketch, Franco Rossi utilise Tognazzi à son meilleur, en puritain égoïste, davantage préoccupé par l’avis des autres que par l’accouchement de sa femme
Enfin, Alberto Sordi, flanqué de dents d’une longueur excessive, amuse beaucoup en encyclopédie vivante, dont tout le monde cherche à se débarrasser
Trois histoires donc, dont le vague point commun est un complexe, mais surtout trois variations sur la société italienne des années 60, entre puritanisme, importance grandissante de la télévision, et surtout poids des élites et des abus de pouvoir.