Tout le monde (ou presque) aime François Damiens et son élégance imperturbable dans les situations les plus loufoques. Le voir interpréter un tueur à gages qui a peur du sang promettait donc beaucoup, dans Les Complices de Cecilia Rouaud. Eh bien, c'est raté, et dans les grandes largeurs, et pas du tout pour le côté irréel d'un scénario qui semble basé uniquement sur le principe des contrastes entre un héros insensible (quoique) et un couple de voisins, gentils mais dénués de caractère. Prendre la roue de ces trois personnages, c'est malheureusement les voir se débattre dans une série de mésaventures laborieuses dont l'humour répétitif vole à très basse altitude. Les dialogues sont hélas ineptes et suscitent plutôt la gêne que le rire. Comédie sans prétention dira t-on et c'est bien le problème : nulle ambition dans la mise en scène à signaler et pour un Bruno Podalydès qui parvient à exister, de par son seul talent, quel gâchis d'utiliser une Vanessa Paradis pour un rôle sans véritable intérêt. Certaines scènes touchent au grotesque (celles du karaoké), de par leur réalisation déplorable et une alliance incongrue de violence (relative) et de situations censées nous gondoler. Le seul sentiment devant un étalage pareil de sottises, même pas drôles au dixième degré, ne peut être que la consternation.