Les Complices, ça fait le taff

En plein milieu d'une semaine particulièrement chargée où je me sentais quelque peu étouffé par la charge de travail, je décide de profiter d'un des rares moment avec un peu de temps libre pour souffler en allant voir un film au cinéma. Je n'étais pas dans l'optique de me taper la meilleure séance de l'année ni même du mois, j'avais juste envie d'entrer dans la salle et de m'installer confortablement devant un film divertissant et amusant, sans prise de tête. C'est dans ce contexte que je me retrouve à choisir Les Complices, réalisé par Célia Rouaud.

Ce film, c'est déjà une affiche qui dévoile exactement ceux à quoi on peut s'attendre sans même devoir aller plus loin. Typographie standard de comédie sans ambition, les 3 têtes d'affiches en découpage Photoshop dans un décor type fond d'écran sympa et pour couronner le tout, petit logo du festival de l'Alpe d'Huez qui pour moi est indicateur de ce type de film. Comme si voir le logo de l'Alpe d'Huez sur une affiche revenait à marquer "film avec mise en scène tout juste suffisante sans réelle surprise, mais bon vous allez passer un moment sympatoche". Ce film avait tout de même su attirer ma curiosité par son casting que je trouvais prometteur pour un film comique, et en effet forcé de constater que même dans un navet la présence de François Damiens fait toujours un petit quelque chose. D'autant plus que je ne considère pas vraiment Les Complices comme un navet.

L'alchimie entre les acteurs principaux marche plutôt bien, William Lebghil mérite d'ailleurs son prix d'interprétation pour son personnage attachant et assez bien interprété pour m'avoir fait décrocher un ou deux rires francs au long du long-métrage, de plus son duo avec Laura Felpin est crédible et donne un minimum de texture au scénario.

Mais deux rires sur toute une comédie c'est vraiment peu, vous en conviendrez. Je ne peux pas dire que j'ai passé un mauvais moment, le film reste amusant c'est pourquoi je ne descend pas en dessous de 5/10, j'ai même apprécié le message sur l'importance de gentillesse qui bien que niais pour certains, me parle et fait une des qualités du film selon moi. J'ai remarqué également un effort sur les décors et des petites références qui donnent un minimum de cachet à cette mise en scène qui sans ça serait franchement plate. Car spoiler : l'impression que j'avais en voyant l'affiche est exactement celle que j'ai eu à la sortie du film. Le plus gros problème de ce long-métrage de Cécilia Rouaud c'est son rythme et le manque d'évolution du scénario. En effet le film est linéaire, avance toujours au même rythme, et surtout sur le même ton, rien n'est une surprise et malgré les soi-disant retournements de situations et avancées de l'histoire, tout est deviné à l'avance. Même le titre du film lui-même est trop plat et attendu, et cela confirme d'autant plus cette sensation avant le début du film, c'est à dire celle d'un film sans réelle ambition, sans surprise, qui dissimile ça et là des débuts de bonnes idées sans jamais les exploiter.

Autrement dit, Les complices est une comédie légère comme il en existe tant d'autres, un film moyen, qui dans l'idée de se débrancher le cerveau après une dure semaine pour passer un moment sympa sans se prendre la tête, fait le taff.