Alors qu'il vient tout juste de mettre en scène le très bon Les Anges aux Figures Sales, Michael Curtiz propose une année après Dodge City où il va s'intéresser à la violence montant dans une ville connaissant une expansion et évolution avec la voie ferrée.
On peut directement ranger Dodge City dans la liste des classiques de Curtiz, et il se montre à son aise pour étudier l'évolution des villes de l'Ouest par le biais de l'économie locale, tout en s'inspirant très librement de la vie de Wyatt Earp. Il montre un vrai savoir-faire pour mener à bien et efficacement un solide scénario, jouant sur l'alternance de tons entre action et description de cette ville, de ses personnages ou encore de sa culture.
Effectivement, on trouve une vraie intelligence dans le traitement de ces thématiques, tout en mettant en avant la façon doit la loi doit et peut régner en plein chaos. Ce dernier point sera mis en avant par le prisme du personnage de Wade Hutton, un convoyeur de troupeaux qui va se voir devenir shérif sachant qu'il est l'un des seuls à se mettre sur le chemin des bandits. Plutôt bien mis en avant, c'est par lui que passe la réussite du film, son côté aventureux et surtout la très bonne composition d'Errol Flynn.
Si tout n'est pas parfait, notamment à cause d'une émotion qui n'est pas trop présente, associé à un récit sans grande surprise, ça n'en reste pas moins assez bien ficelé et efficace. L'action est assez bien réalisée, avec quelques séquences mémorables, tandis que les décors et la photographie sont assez remarquables. En plus d'Errol Flynn, l'ensemble des comédiens se montrent à la hauteur, notamment la jolie Olivia de Havilland, et on peut apprécier la composition musciale de Max Steiner.
En mettant en scène Dodge City, Michael Curtiz propose un western plutôt intéressant, notamment dans son propos, et surtout assez bien ficelé et efficace, où l'on prend plaisir à suivre un grand Errol Flynn.