Curtiz a vu grand : le technicolor, des scènes d'action, des troupeaux (de vaches et de bisons), des saloons, des bandits, des trains lancés à toute allure, de quoi remplir une bonne demi-douzaine de listes de westerns. Il a dû penser à moi en faisant son film.
Les Conquérants a été tourné en 1939, et 1939 dans le western, ce n'est pas n'importe quelle date. 1939, c'est l'année de la sortie de la Chevauchée fantastique de John Ford, autrement dit la vraie naissance du western.
Du coup, les Conquérants garde un petit côté protowestern.
Trop fou-fou, trop Lucky Luke, pas assez maîtrisé. Et oui ça sent encore l'aventure et le film de cape et d'épée monsieur Curtiz. Et je dis pas ça parce qu'Errol Flynn partage la vedette avec Olivia de Haviland (beaucoup plus sexe que d'habitude).
D'ailleurs, les vraies vedettes sont à chercher chez les seconds rôles. On se croirait dans un Ford.
Il y a Ward Bond (quand je vous dis qu'on se croirait dans un Ford), Guinn Williams (le George W. Bush de City Girl et de Lucky Star), Alan Hale (le Petit Jean de Robin des Bois, inséparable d'Errol Flynn), Ann Sheridan (qui ne sert à rien, si ce n'est de permettre à Curtiz d'insérer des scènes de danseuses de saloon, pervers !).
PS : Marrant les engueulades entre habitants du Kansas (nordistes) et du Texas (sudistes). Moi, je fais pas la différence, tous de bons gros dégénérés.