Les éditions Artus continuent leur série « néo-polar italien » avec la sortie des Contrebandiers de Santa Lucia, qui nous plonge dans le chaos de la cité napolitaine. Sorti en 1979, il demeure un témoignage intéressant et original, même s'il ne figure pas parmi les fleurons d'un genre alors en pleine décadence.


Naples et le poliziottesco (ou néo-polar italien), c'est une grande histoire d'amour ! Les films se déroulant dans la capitale de la Campanie furent légion et recueillirent bien souvent du succès, comme Les contrebandiers de Santa Lucia qui fit près de 342 millions de lires de recettes. Parmi ces nombreux avatars (Napoli violenta de Lenzi, Assaut sur la ville de Caiano, Les tueurs à gages de Squitieri, La guerre des gangs de Fulci...), figurent aussi des productions tardives, à la fin des années 1970, comme celles de Alfonso Brescia qui enchaîna une série de films napolitains avec la star de la « sceneggiata » (chanson folklorique napolitaine) Mario Merola.
Et les deux stars, icônes du film ici sont bien Merola et sa ville natale. Surtout célèbre pour ses capacités de chanteur de sérénades, Mario Merola fait l'acteur avec un certain talent et paraît surtout authentique notamment lorsqu'il sert de guide à Gianni Garko dans les faubourgs de la ville, qui est admirablement dépeinte. Nous sommes quasiment dans une approche documentaire par moments avec les rencontres de contrebandiers sur le port, des vendeuses de cigarettes et de mères isolées vivant dans de misérables bicoques (on songera à Sophia Loren dans Hier, aujourd'hui et demain).


... ET SOURIRE !


Outre les aspects évoqués ci-dessus, le film ne regorge malheureusement pas que de qualités, et les scènes d'action sont rapidement escamotées comme cette fusillade en mer qui au lieu d'être un beau tableau s'avère finalement dérisoire et navrante. Que dire aussi d'une course-poursuite en Fiat...qui pompe allègrement les images d'une publicité de la marque italienne ! Si on ajoute à cela d'autres « stock-shots » piqués au film Afyan Oppio de Ferdinando Baldi, pour illustrer le début de l'histoire en Iran, ou l'insert d'images d'actualité sur la situation de ce pays après la révolution de 1979, on peut dire que Brescia sombre dans une certaine facilité rendant de moins en moins crédible son film. Et puisque les images ne suffisent pas à Brescia, il empruntera aussi des morceaux musicaux des frères De Angelis lors du final décevant se déroulant à New-York.
Propre aux polars napolitains, l'utilisation de jeunes enfants est également discutable et culmine à l'inconséquent lors de l'overdose d'une gamine... Un « chantage aux pleurs » que regrettait d'ailleurs Mario Caiano à propos d'Assaut sur la ville.
On pourra donc regretter qu'après un bon départ, le film s'enlise.......


Retrouvez la critique intégrale de l'édition Blu Ray-dvd sortie chez Artus films par ici : http://www.regard-critique.fr/rdvd/critique.php?ID=6514

SB17
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le 13 oct. 2021

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