Il s'agit d'un des derniers westerns de John Wayne, qui fait partie de la dernière partie de sa carrière, presque la fin, son testament restant le Dernier des géants en 1976. Se sachant condamné par le cancer, il a tourné ainsi dans ces dernières années de bons westerns comme Chisum, Rio Lobo, les Voleurs de trains ou Une bible et un fusil... Celui-ci en fait partie, ce n'est pas un chef-d'oeuvre, mais il n'est pas indigne non plus de la star et ravira ses admirateurs.
Wayne y occupe un emploi qu'il adorait, celui d'un représentant de la loi, intègre, efficace et quasiment indestructible, sous la direction d'un metteur en scène familier et entouré du reste de "sa bande" d'acteurs fordiens (Hank Worden, Paul Fix, Harry Carey Jr, Royal Dano ou Denver Pyle) auxquels s'ajoutent quelques "gueules" patibulaires dont le western hollywoodien raffolait, comme l'excellent George Kennedy dans le rôle du méchant, ou encore Neville Brand et Scott Walker.
Andrew McLaglen qui s'affirmait comme le dernier spécialiste du western classique dans cette décennie 70 où le genre était moribond à Hollywood (comme en Italie), offre un récit clair et limpide, prévisible par endroits, et où les bons sont tout à fait bons et les méchants carrément méchants.
Mais le film respire la solidité, c'est du cinéma efficace et sans fioriture, idéalement conçu pour être divertissant, et par certains aspects, il évoque un thème voisin de Bravados de Henry King. La référence est donc digne d'être saluée, d'ailleurs le film obtint un succès d'estime qui décida John Wayne à changer de genre en s'essayant au polar ; c'est ainsi qu'après ce western, il tourna 2 polars dans un style proche de L'Inspecteur Harry (Un silencieux au bout du canon et Brannigan), avant de revenir au genre qui fit sa gloire avec ses 2 derniers films (Une bible et un fusil et le Dernier des géants).