Jule n’arrive plus à joindre les deux bouts, mais préfère taire la vérité pour préserver sa fille aînée et ses deux garçons.
« Il va bien falloir suivre les règles », tonne le directeur de l’école avant de recevoir pour réponse un poing en pleine figure. Car Jule n’en fait qu’à sa tête, jouant avec les limites pour espérer sans sortir. Un frigo vide, une limonade pour trois, du chocolat pour repas, le canapé comme couchette, la maman célibataire aspire à mieux comme cette maison qu’elle rêve d’acquérir. Mais peut-on gagner en trichant ? Son numéro de jonglage et d’équilibriste demeure plombé par ce bracelet qui retient sa cheville.
Il y a du Ursula Meier chez Jasmin Gordon qui filme ses enfants d’en bas comme sa compatriote suisse, dans des décors similaires, plaines précaires au bord de l’autoroute, cernées par le vent et les montagnes. Mais la comparaison nuit à ce premier essai. Au milieu de jeunes débutants qui récitent plus qu’ils n’interprètent leur partition, la professionnelle Olivia Kolb défend l’héroïne comme elle le peut. Si l’on jetterait volontiers une bouée à la mère, il est cependant difficile de suivre le personnage dans ses délits mal écrits. Si courageux signifie être libre, cette liberté doit se remettre en cause quand elle entraîne dans la fuite toute une famille.
(5/10)
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