Cow Vadis
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John Wayne est-il immortel ? La question méritait d'être posée quand on regarde l'ensemble de son immense carrière. Pourtant, ce qui devait arriver, arriva : John Wayne a mis un genou à terre.
Récit initiatique particulièrement bien rythmé, à cheval entre le western à papa et le teen movie, ces Cowboys de Mark Rydell méritent le détour.
A la veille de son pot de départ en retraite, John Wayne souhaite tout de même effectuer un dernier voyage pour transporter son troupeau. Malheureusement, déjà à cette époque, le respect pour les anciens n'existait plus et ses gars sont tous partis chercher de l'or. John Wayne se retrouve donc à recruter son personnel sur les bancs de l'école.
Suit alors une première partie de récit pas désagréable à regarder, nous apprenant comment regrouper du bétail, utiliser un lasso ou sortir une vache de l'eau. L'intrigue se met peu à peu en place : un cuisinier (Roscoe Lee Brown) rejoint le groupe, des tensions apparaissent entre les gosses, et d'anciens taulards cherchent à s'intégrer à cette joyeuse communauté.
Il reste que l'objectif de tous ces entraînements est d'abord de conduire le convoi de bétail. Commence alors l'apprentissage de la vie à la dure. John Wayne nous avait pourtant bien prévenu quelques minutes auparavant en s'adressant au groupe de repris de justice : c'est un homme dur, parce que la vie elle-même est dure.
Au gamin qui ne parvient pas à secourir son compagnon à cause d'un bégaiement, John Wayne applique une méthode étonnamment méconnue des orthophonistes : l'insulte.
Tous les codes du teen movie sont néanmoins bien présents. Aux scènes d'alcoolisation collective se joignent également les éveils des sens avec des dames de joie, ou encore la musique avec un guitariste apprenant à jouer du Vivaldi.
Devenant des hommes au fur et à mesure que le troupeau avance dans son périple, les petits jeunes découvrent également des vérités bien moins joyeuses de la vraie vie : la lâcheté, l'avarice, l'injustice et la vengeance.
La nature ayant horreur du vide, c'est la mort du mentor par un acte d'une grande lâcheté qui permet aux enfants de devenir totalement des hommes et défendre leurs droits et leur propriété, dans la continuité de l'histoire violente des Etats-Unis.
Sorti en 1972 alors qu'on est en plein essor du western spaghetti, Mark Rydell réussit à réinventer le western classique en présentant une œuvre plus complexe et beaucoup plus sombre que ce que le nombre de gamins à l'écran pouvait laisser présager.
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Créée
le 30 déc. 2020
Critique lue 193 fois
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