Attirée par le synopsis assez épuré et la présence de François Damiens dans un rôle principal et au caractère sérieux, je suis allée voir aujourd'hui Les Cowboys. J'avais entendu parler de Made in France malheureusement très d'actualité et je n'étais plus tout à fait sûre de l'intrigue principale du film les Cowboys dont le résumé laisse sur une fausse piste...
Toujours est-il que...
Le film commence dans une petite bourgade française où une famille se rend à un après-midi de country. ça chante, ça danse, un après-midi d'insouciance, de soleil et de convivialité. On sent que le patriarche est très intégré à la communauté de country, il y a ses habitudes, ses amis... Il danse avec sa fille de 16 ans sous les yeux de sa femme et de son jeune fils... et plus tard dans la journée sa femme lui signale qu'elle ne retrouve plus leur fille.
Une fille apparemment sans histoires, discrète et très bonne élève, dont on se rend compte en progressant dans le film, qu'elle ne fréquentait plus ses amies et qu'elle s'était mise à apprendre l'arabe. On apprend également qu'elle avait un petit-ami arabe et celui-ci est également introuvable.
Le père se lance alors dans une quête désespérée pour retrouver sa fille et la ramener à la maison... les années passeront et tout indice qui le conduira à sa fille sera un motif pour repartir sur les chemins, accompagné plus tard par son fils au tempérament calme et réflechi...Un film en road-trip sur comment réagir face à la perte "volontaire" de son enfant, sur l'impossibilité pour certains de continuer à vivre normalement, les relations qui se retrouvent parfois brisées par la suite... l'exil, le déracinement...un film qui s'étend sur presqu'une vingtaine d'années ponctué par les différents évènements terroristes dont a souffert le monde au cours des 20 dernières années, ces évènements étant autant de signes de la présence de la fille plus ou moins forts...
Un film sobre et tout en coups de poing, mené par des acteurs solides : un François Damiens à vif et écorché comme jamais, crédible et terriblement vrai, un Finnegan Oldfield très professionnel, tiraillé entre la nécessité de revoir sa soeur et celle de pouvoir retrouver un foyer, un endroit qui lui soit propre quand pendant plus de la moitié de sa vie il a vécu sur des routes, de pays en pays à la recherche d'une soeur qu'il n'a pas connue tant que ça finalement...