Les Cowboys est le premier film de Thomas Bidegain (scénariste, entre autres, de Jacques Audiard), très remarqué à Cannes cette année. Il faut dire que le sujet est en plein dans l'actualité (une jeune fille de seize ans se radicalise et coupe les ponts avec sa famille). A partir des années 90, par ellipses successives, on assiste à l'agonie et à la survie de cette famille, ponctuées par les grands attentats terroristes depuis le 11 septembre. C'est fait avec beaucoup de justesse et d'humanité. La mise en scène est brillante, parfaitement maitrisée, mêlant habillement thriller et drame familial. Elle est alliée à un scénario parfaitement écrit, qui privilégie l'émotion sans être jamais ni pathos, ni moralisateur. Le tout traversé par un bel élan et une tension qui jamais ne retombe. D'entrée, on s'attache aux personnages et à leur quête même si on sait qu'elle sera un peu vaine. Ils y laisseront forcement des plumes mais cela nous amènent aussi vers un dénouement absolument magnifique. L'interprétation est la cerise sur le gâteau. François Damiens n'a jamais été aussi convaincant. Il trouve là son meilleur rôle. Il est parfaitement secondé par Finnegan Oldfield (Ni la terre ni le ciel), présélectionné pour le César 2016 de la révélation masculine pour son rôle. On notera aussi l'étonnante présence de l'excellent John C.Reilly. Ajouté à tout cela une superbe photo et la musique de Raphaël et l'on obtient un film poignant et bouleversant, l'un des tous meilleurs qui marquera cette année cinéma. Un coup de cœur pour cette très belle réussite.