Ça fait maintenant une semaine que je suis allé voir Les crevettes pailletées et je suis toujours aussi perplexe. D'un côté, le film dégage une vraie patate, se moquant amplement du "qu'en dira-t-on" et de la "bienséance" habituelle des comédies françaises. Mais d'un autre côté, beaucoup de points m'ont gêné, rendant alors ces Crevettes à peine récréative. Bon, pas de surprise, je fais partie de ceux qui trouvent que trop de stéréotypes s'agglutinent dans le scénario... Chaque personnage défend son petit cliché, du plus âgé aigri au petit puceau en pleine découverte en passant par l'accro à Grindr qui se fait tatouer l'anus et se drogue en soirée... Au début, on en rigole, on se prête au jeu, mais très vite, on réalise que le film ne voit pas plus loin que le bout de son nez. L'histoire de cette équipe de water-polo en partance pour les Gay Games en Croatie est très maladroitement racontée et interprétée. En effet, que seraient ces clichés sur la communauté LGBT sans des méchants allemands homophobes, des lesbiennes "hyènes" agressives et un transsexuel qui se prend pour la huitième merveille du monde ? C'est marrant qu'un long-métrage comme Les Crevettes pailletées, et ce, malgré lui, véhicule une image de l'homosexualité si Cage aux folles et condescendant par moment... Certes, c'est déluré mais c'est aussi donner raison aux idées reçues des hétéros bêtes et cons. Creuser la surface de ces personnages joyeux en mettant en exergue leur face plus sombre n'aurait été que bénéfique.
Bon, malheureusement, il n'y a pas que le scénario qui m'a embêté. Le jeu des acteurs, pour la plupart, est très mauvais. Les blagues sont vaseuses et le sur-jeu de certains gâche la majorité des scènes. J'ai rarement vu un film où le casting n'assure pas comme ici. Seul Nicolas Gob et quelques autres crevettes secondaires s'en sortent, et heureusement ! Et que dire des scènes interminables et sans suspens des matchs de water-polos ? Quel ennui ! Bon, on se focalise sur le road-trip qui fait prendre l'air sur la route des vins d'Alsace et sur ce final touchant, qui aurait pu l'être beaucoup plus si l'hystérie qui précède avait été mieux dosée et les personnages plus approfondis...