Malgré quelques clichés et vulgarités, on rit de bon cœur devant cette comédie au beau final.

Maxime Govare revient au créneau de la comédie à tendance gay qu’il avait brillamment inauguré avec le sympathique « Toute première fois ». Il change cette fois de coréalisateur en s’offrant les services de Cédric Le Gallo en lieu et place de Noémie Saglio. Et c’est encore une fois plutôt réussi avec ce « Grand bain » version queer. On soulignera d’ailleurs les efforts de mise en scène réalisés par le duo qui permet à leur film de s’éloigner considérablement des diktats idiots du tout venant de la comédie française. Plutôt qu’une réalisation anonyme voire digne d’un banal téléfilm ou carrément laide, ils parent « Les crevettes pailletées » de belles idées visuelles qui atteignent leur apogée lors d’une scène de fiesta nocturne dans une piscine qui n’a rien à envier aux meilleures comédies musicales. Mais le but principal d’une comédie est bien entendu de faire rire et la leur n’est pas en reste au niveau du déploiement régulier des zygomatiques.


Car, oui, on rit beaucoup et de bon cœur devant les pérégrinations de cette équipe de water-polo gay amateur. Pourtant, au vu du sujet, on avait un peu peur que le film se vautre dans les clichés et la vulgarité. Et on ne peut nier que durant l’heure et demie que dure « Les crevettes pailletées » il n’y a pas quelques lieux communs assénés. Néanmoins, ils sont souvent parfaitement assumés et rehaussés par des répliques bien mises en bouches et surtout très drôles. Quelques gags et situations un brin faciles (voire tout de même vulgaires) s’égrènent également à chaque coin de bobine mais la bonne humeur ambiante et un certain côté kitsch porté en étendard aident à faire passer la pilule. On se demande juste si cette représentation de la communauté gay va aider à en avoir une image moins rétrograde pour les spectateurs hostiles à cette minorité. Le film pourrait ainsi avoir l’effet contraire de celui recherché, c’est-à-dire la tolérance et l’ouverture d’esprit. Mais on se dit que l’humour et les bons sentiments feront le travail.


On peut saluer que la psychologie et l’ouverture du d’esprit du personnage par lequel on entre dans cette communauté évoluent progressivement et de manière fine et délicate donc réaliste. On peut regretter le fait que cette production nous ait gratifié d’un inventaire caricatural mais en même temps pertinent de tout ce que la population gay peut avoir de personnages hauts en couleur mais les acteurs qui les jouent savent apporter un tas de nuances dans leur jeu qui fait passer la pilule de manière salutaire. On aurait aimé un ou deux personnages gay supplémentaire dénué de toute exubérance car Alban Lenoir (excellent ici) semble le seul dans cette catégorie mais peut-être que le film aurait été aussi beaucoup moins drôle. Car ici les situations cocasses (et la plupart du temps à mourir de rire) s’enchaînent à un rythme échevelé qui ne faiblit jamais jusqu’à un final osé et émouvant qui valide un beau message de tolérance et d’intégration. C’est parfois un peu cru pour un film tous publics mais on tient presque notre « Priscilla, folle du désert » français ou notre « Cage aux folles » contemporain avec ce road-movie rempli de joie(s) et de bonne humeur. Et les personnages sont tellement attachants qu’on est obligé de passer un bon moment.


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JorikVesperhaven
7

Créée

le 7 août 2019

Critique lue 518 fois

5 j'aime

Rémy Fiers

Écrit par

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5

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