Cette comédie suit la trajectoire initiatique d'un sportif ambitieux qui va devoir réfuter le jugement définitif de son ami : "tu n'es pas homophobe, t'es juste con". Ce dernier ayant tenu des propos homophobes à un journaliste.On prend donc des "types" (caractère de personnage un peu immuable) gays et on les fourre dans un bus, direction la Coatie (2000 km pour faire changer les mentalités, c'est juste assez). Ce choix de caractérisation court le risque de stéréotyper les personnages, et à plusieurs reprises, le trait est assez gros. Tout ce beau monde participe à une compétition de water polo gay, à la fois médiatisée mais pas trop, conservant le mystère sur la réelle popularité des Gay games. Le scénario comme la réalisation reprend les bonnes recettes de la comédie gentiment irrévérencieuse et surtout feel good à chaque instant. Rien de nouveau sous le soleil (et le chlore) mais tout est plutôt bien dosé, très drôle, et surtout mené sous la bannière de la liberté (et du rainbow flag). On voit venir à peu près toutes les péripéties, mais ce n'est pas la complexité du récit qui justifie l'ensemble du film. Les réalisateurs s'intéressent davantage à l'amitié entre gays, et ses manifestations protéiformes et parfois touchantes, comme ce quincagénaire qui se réfugie derrière le militantisme pour masquer sa peur de vieillir et de déplaire aux plus jeunes. Question road movie, les affaires se corsent : le paysage et le dépaysement s'avèrent anecdotiques tant pour les queers que pour le coach hétéro qui ne va pas desserrer la mâchoir avant l'ineluctable climax lacrymal. Dommage que pour les scènes de piscines, on ne sente pas la dimension sportive des matchs, car on nous encombre l'esprit avec des scores serrés, qui deviennent l'unique enjeu. Jamais on ne croit à l'effort de ces crevettes. En revanche, côté paillettes, c'est la fête. Mention spéciale pour le seul transgenre de l'équipe aux punch line bien soignées. A la fin," les hommes sont des gays comme les autres", on le lit dans les larmes d'un père ému que sont fils ait eu tant d'amis à la joie de vivre inébranlable. Quant à l'hétéro, un peu revenu de son égoïsme crasse, il trouve l'étroit chemin de son humanité. Feel good, quand tu nous tient !