Pendant que John découpe un certain nombre de choses (kangourous, humains...) le spectateur tente lui (parfois vainement) de recoller des morceaux d'histoire.
Et c'est bien là où le bât blesse.
Ce pas pas tant la violence de certaines images (comment traiter le sujet du meurtre sans le montrer dans ce qu'il a de plus abjecte ?), c'est encore moins la description de l'emprise psychologique que le serial killer impose à son entourage, superbement dépeint, qui gâte l'ensemble. Ce n'est enfin pas l'ambiance de banlieue perdue du sud de l'Australie en 98 qui empêche de rentrer totalement dans ce film ambitieux et plastiquement abouti.
Ce qui coince, c'est un parti-pris narratif. L'ellipse est un art difficile et en faire un principe systématique est périlleux. On passe ainsi notre temps à essayer de comprendre ce qui est arrivé entre deux scènes, à deviner les tenants d'un coup d'œil complice, à anticiper les aboutissants d'une décision annoncée au cours d'un repas.
Alors qu'une simplicité implacable suffisait pour nous étouffer dans ce cloaque nauséeux.
Frustrant.